Le suicide n’est pas une option

Cette idée envahit ta pensée jour et nuit. Le jour, tu ne fais que te refermer sur toi-même, sans voir les belles choses qui passent devant toi. La nuit, tu ne dors pas, tu ne fais que penser à ça. La seule solution est de mettre fin à tes jours.

Mais tu as tort.

Tu crois que ton acte n’aura aucun impact auprès des gens, mais tu as tort. Les gens autour de toi ne te démontrent peut-être pas leur peine ou leur amour, mais au fond, ils tiennent à toi. Tu penses que personne ne sera triste et qu’on se moquera de ta disparition, que tes intimidateurs ou les personnes qui te font du mal, ça ne les dérangera pas, mais tu as tort.

Ce démon, ce sentiment de t’avoir blessé au point où tu en es restera et ne sera peut-être jamais dit à leurs amis, mais quand ils apprendront ce que tu as fait, ils se sentiront très mal. Assieds-toi et pense aux gens de ton entourage.

Ta mère…tu es son enfant, son éternel bébé. Imagine qu’elle rentre du travail avec l’intention de te préparer ton repas préféré et qu’elle t’appelle pour que tu viennes la rejoindre pour le préparer. Elle n’entend aucune réponse de ta part. Donc, elle décide de monter et te découvre… cette corde au cou, ce tabouret renversé sur le côté. Son enfant n’est plus parmi nous. Ce sentiment qui l’habite et qui restera pendant très longtemps. Elle tombera peut-être même en dépression et voulant en finir, elle ira te rejoindre.

Ton père, lui? La joie d’un père qui voit son enfant naître est indescriptible. Il sera peut-être dans la maison pendant ton acte, te découvrira en même temps que ta mère. Avoir un enfant est la plus belle chose au monde et c’est comme si quelqu’un était parti avec et ne revenait plus jamais.

Et tes amis, eux, pense à toutes les conneries que tu as faites avec eux. Peut-être pas toujours légales, mais tu t’étais bien amusé cette fois-là. Perdre un de ses amis du jour au lendemain est une étape très difficile qui peut aussi avoir un impact négatif sur le cheminement scolaire de ton ami. Ce professeur qui viendrait en classe annoncer ton décès. Les larmes de chacun sur ta tombe. Ces petits mots que ta famille écrit à côté de ton nom dans le journal de ton école. Ce rêve qui t’habitait de passer à la télévision se réalisera, mais d’une très mauvaise façon. Ton petit animal de compagnie qui, chaque matin, attendait ton réveil pour te faire un gros câlin, ira dans ta chambre, mais tu n’y seras plus. Ton directeur d’école qui devra rassembler les élèves et commémorer ton départ, avec une boule dans la gorge, avec plein de regrets de n’avoir rien pu faire pour t’aider. Est-ce vraiment ce que tu souhaites?

Faire tant de peine aux gens qui t’entourent, aux autres personnes que tu ne connaissais peut-être pas, mais qui, elles, auraient voulu te connaître. D’après toi c’est la seule solution, mais non.

La solution est juste à tes côtés.

Ton entourage sera toujours là si tu as besoin d’aide et si ce n’est pas eux ça sera des professeurs à l’école. Le suicide n’est pas une option.

Si tu penses vraiment à mettre fin à tes jours, appelle un ami, parle-lui-en. Si, malheureusement, tu es très réservé, il existe d’autres choix, comme Tel-Jeunes. Si malgré tes essais de demander de l’aide, ça ne fonctionne pas, repense encore une autre fois à tous ce que je viens de te dire.

Il y aura de nombreuses embûches dans la vie, mais elle est faite comme ça. On n’y peut rien. Même tes parents en ont eu. Que cela soit des problèmes à ton école ou chez toi ou même avec la police. Il existe beaucoup de ressources autour de toi pour te supporter et t’aider à vaincre ces problèmes.

Profite de ta vie, elle ne se terminera pas quand tu le voudrais, comme tout le monde, mais elle ne se terminera certainement pas comme tu le souhaiterais. Je comprends le sentiment qui t’habite, de n’être plus capable d’affronter les problèmes. Tu n’es pas seul dans cette situation, moi-même j’ai été dedans. Si je n’en avais pas parlé aux personnes qui m’entourent, je ne serais pas ici à t’aider. Sache encore une fois que plein de ressources sont disposées à t’aider. Oui, c’est peut-être difficile d’en parler, mais cela en vaut vraiment la peine. Je ne le répèterai peut-être jamais assez, mais ce n’est en aucun cas une solution. Si tu es conscient que quelqu’un veut se suicider, je t’en prie aide-le. Nous sommes là pour toi.

Lettre ouverte / Élyane Laroche / Victoriaville