Le père Noël se révèle

NOËL. Ne vous y méprenez pas: le père Noël existe. Nicolas Noël est venu rendre visite à l’équipe de L’Écho de La Tuque avant de retourner au Pôle Nord afin de préparer sa plus grande expédition de l’année, soit la nuit de Noël.

Comment desservir le monde entier en une seule nuit?

«Je réussis à faire le tour du monde en une seule nuit avec ma montre qui m’a été remise par Chronos, le maître du temps lui-même. Ma montre est magique. Seulement lorsque le 24 décembre arrive, à compter de 11 heures 59 minutes et 59 secondes, j’appuie trois fois sur ce petit bouton et le temps s’arrête.»

Les cadeaux les plus demandés?

«Chez les petites filles, ça reste les poupées. C’est un classique! Les poupées sont toujours de mise, tandis que chez les garçons, les super-héros sont de plus en plus populaires.»

Et les cadeaux technologiques?

«Ils sont de plus en plus demandés, c’est vrai! Mais j’hésite à donner des jeux électroniques, par exemple. Je me dis que c’est tellement vrai que c’est amusant, que parfois, les enfants oublient d’arrêter de jouer et ils ne vont plus jouer dehors. Alors, je demande la permission aux parents et je dois m’assurer qu’ils sont d’accord avec le cadeau. Et je me dois ensuite de vérifier si l’enfant va respecter les consignes d’arrêter de jouer.»

«De toute façon, le cadeau que je te donnerai, qu’il soit gros ou petit, je l’aurai puisé dans le cœur et dans la magie de papa et de maman pour te faire une surprise. Et le matin de Noël, je leur dis qu’au lieu de dire merci aux parents, de leur dire je t’aime, tout simplement. Et toi, papa et maman, au lieu de dire je t’aime, dis merci à ton enfant d’être le plus beau cadeau qui soit.»

Est-ce qu’il existe encore une liste des vilains enfants?

«C’est terminé cette époque où on distinguait les gentils des vilains. Déjà pour un enfant, apprendre les consignes à la maison et à l’école et les nombreux apprentissages quotidiens, c’est énorme! Ils font tant d’efforts pour apprendre à devenir grands et ils sont tellement courageux de continuer, que je n’ai pas à savoir s’ils ont été sages ou non.»

«Ce sont plutôt les adultes aujourd’hui sur lesquels je me questionne de temps à autres. Je me demande si certains mériteraient des cadeaux (rires). Je fais beaucoup de renforcement positif et je dis aux enfants de répéter la formule magique «je suis fier de moi» avant de s’endormir. Ces mots sont très puissants et ça aide à passer au travers de certaines journées.»

Comment faites-vous pour ne pas mélanger les cadeaux?

«Les lutins travaillent fort là-dessus. Nous avons une grande salle d’expédition au Pôle Nord. Chaque pays, chaque ville et chaque région sont bien identifiés. On y divise les cadeaux selon leur adresse. Ensuite, on les enduit de poudre de perlimpinpin pour qu’ils deviennent tout petits. La même poudre que j’utilise pour devenir plus petit et pour entrer dans la cheminée.»

«Pour ceux qui n’ont pas de cheminée, j’ai ma clé magique. Cette clé ouvre toutes les portes derrière lesquelles les enfants font grandir leur cœur, et non pas derrière les portes où les enfants ne seraient que sages.»

Avez-vous une collation préférée?

«Pas du tout! Peu importe que les biscuits soient au chocolat ou au caramel, mes préférés sont ceux qui sont préparés ou placés avec amour. Certains me donnent du lait d’amande ou du lait de soya et je trouve ça excellent. Ça fait différent! Tout ce que je demande, c’est une petite collation. J’aime les surprises. D’autres vont mettre des fruits ou des légumes.»

«Mais ne soyez pas inquiets! Je ne garde pas tout ça pour moi. Je rapporte tout au Pôle Nord pour partager avec les lutins parce qu’eux aussi ont travaillé fort pour cette nuit de Noël.»

Vous faites-vous parfois demander des cadeaux impossibles à donner?

«Oui! Le Père Noël n’est pas omniscient. Il ne peut pas tout faire, hélas. Il ne faut pas oublier que la liste de cadeaux que l’enfant rédige à Noël, c’est une liste de suggestions. Il y a des cadeaux que papa et maman ne veulent pas que je donne non plus. Je me dois de respecter leurs décisions.»

Comment réagissez-vous avec des enfants malades?

«J’essaie d’être honnête avec les enfants de ce côté. Un jour, un enfant est venu me voir lors d’une fête de Noël d’enfants malades. Il faisait la moue. Je lui ai demandé si le problème était la couleur de son camion. Il m’a dit: «Non, je suis très malade Père Noël et je ne sais pas si je vais être encore ici à Noël alors je voudrais une petite boîte avec de la vie dedans».

«Je lui ai expliqué que lorsque Stella, la Fée des étoiles, a fait de moi le magicien de Noël, elle m’a fait le don de pouvoirs et elle n’avait pas le droit de me donner le pouvoir guérison. Mais elle m’a donné le pouvoir des mots magiques, des mots qui t’aideront à passer au travers de la vie et des défis que tu auras à relever. Ça ne réglera pas tout, je sais. Mais qui sait? Peut-être que de l’autre côté, tu trouveras un monde meilleur et ce sera à ton tour de nous protéger…»

Quelle est votre grande fierté?

«Après ma distribution, je suis fier de voir les enfants avoir la chance et le privilège de repartir pour un nouveau cycle. Puisqu’ils ont fait le tour du soleil une première fois, je vois dans le cœur de ces enfants la magie d’un monde meilleur et l’espoir de vouloir s’améliorer et de vouloir changer les choses dans le but d’en faire un monde meilleur. C’est ça mon plus beau cadeau.»

Que ferez-vous de vos vacances cette année?

«On a souvent l’impression que je sors seulement avec les décorations de Noël. Eh bien non! En janvier, je fais comme tout le monde et je vais dans le Sud. Au Pôle Sud! (rires). Par la suite, je dois observer les enfants durant l’année, à savoir s’ils s’améliorent et s’ils font grandir leur cœur. Chaque mois, je choisis une région ou un pays différent.»

«Les moments les plus importants que je surveille sont la rentrée scolaire et les fins de l’année, lors de la remise des notes. J’observe et je prends des notes. Ces enfants me fascinent à apprendre tant de choses.»

Un message à ceux qui doutent de votre existence?

«Il paraîtrait que de bons papas et de bons grands-pères se déguisent en moi à Noël (rires)! Croyez-le ou non, il existe des costumes de Père Noël! Quand un enfant atteint dix ans, je lui explique que j’ai été honoré pendant toutes ces années à l’aider à devenir grand ou grande. Et que si un jour il y a des enfants autour de lui, je serai honoré de les aider à grandir.»

«À 2 ans, on doute de moi. À 4 ans, on est en plein dedans. À 8 ans, on commence à me questionner un tout petit peu. À 16 ans, on s’en fout! À 20 ans, c’est romantique d’y croire. À 40 ans, on veut recommencer à y croire. C’est à 60 ans, lorsqu’on regarde les yeux des enfants, qu’on sait que j’existe vraiment.»