La camérise: petit fruit santé

Le Syndicat des producteurs de bois de la Mauricie (SPBM), dans une vision de diversification des terres agroforestières a présenté au Pacte rural, un projet pilote d’implantation de trois camérisières. En présentant ce projet, on voulait promouvoir la culture de produits forestiers non ligneux (PFNL) dans la région.

La culture des PFNL est, depuis quelques années, en pleine effervescence et la demande pour ce type de produits semble vouloir suivre cette tendance. À ce jour, plus de 460 000 camérisiers ont été plantés au Québec, dont 200 000 plants en 2013. Localement, les trois camérisières comptent près de 14 000 plants.

La culture de la camérises est en émergence partout au Québec. Le camérisier ou chèvrefeuille bleu est particulièrement bien adapté pour les cultures nordiques puisqu’il peut résister à des températures allant jusqu’à – 50 degrés Celsius. Il a cette faculté de demeurer en dormance même lorsque des températures plus douces arrivent en milieu d’hiver. De plus, l’arbuste fruitier résiste à une température de -7 degrés s’il est en fleurs, ce qui lui confère un net avantage sur le bleuet qui lui, ne peut supporter le gel lorsqu’il est en fleurs. Il s’adapte bien à un sol argileux autant qu’à un sol sablonneux.

Les fruits à maturité présentent un goût unique se situant entre le bleuet, la framboise et la mûre. Comme c’est une culture en émergence, la transformation du fruit est encore peu développée, mais tout de même en voie de l’être plus grâce au dynamisme de plusieurs producteurs. D’aucuns en font une liqueur alcoolisée, d’autres en font une pâte à cuisiner ou des confitures. Elle est excellente en tarte et en gâteau, tout comme le bleuet.

On sait que la camérise contient jusqu’à 90 mg de vitamine C dans une portion de 100 grammes et 102 mg de vitamine B, en plus d’être un antioxydant plus puissant que le bleuet. C’est donc sans contredit un aliment santé. On sait aussi que le rendement au plan est très intéressant, pouvant même atteindre 2 kilos de fruits par plant.

La commercialisation

Présentement, la plupart des récoltes de camérises au Québec sont envoyées vers l’Asie. Les Japonais et les Chinois en raffolent. Ici, la consommation est elle aussi en émergence et ne reste plus qu’à développer un créneau intéressant et offrant un bon rendement financier pour développer le marché.

Les producteurs québécois de camérises ont d’ailleurs élu un comité provisoire dernièrement auquel ils ont donné le mandat d’analyser les structures légales adéquates pour les regrouper. Camérises Québec deviendra donc une entité légale dès l’automne prochain. Ses buts seront, outre de regrouper les producteurs au sein d’une même association, de promouvoir la camérise et de soutenir les producteurs.