La Bostonnais dépose un mémoire sur les coupes forestières

FORÊT. La municipalité de La Bostonnais vient de déposer un mémoire d’une trentaine de pages proposant des solutions de gestion des coupes forestières effectuées sur son territoire.

L’ouvrage fait suite à des préoccupations exprimées, le 20 avril dernier, lors d’une assemblée impliquant la municipalité ainsi que les entreprises forestières Résolu et Rémabec, où plus de 80 personnes avaient assisté.

« À ce moment, on parlait de coupe à blanc autour du lac Brochet, où il y a une cinquantaine de résidents permanents en plus d’une dizaine de saisonniers», indique d’entrée du le maire de La Bostonnais, Pierre-David Tremblay. Les résidents du lac à L’Ours avaient aussi exprimé leurs inquiétudes.

L’impact visuel, mais aussi sur la qualité de l’eau et les chemins d’accès sont au cœur des préoccupations exprimées.

«La municipalité de La Bostonnais est déterminée à préserver, protéger et mettre en valeur la qualité de ses paysages, de ses cours d’eau et de ses endroits appelés « territoires d’intérêt esthétique » et entend bien demander aux Ministères et aux responsables des compagnies forestières d’intégrer dans leur évaluation et dans les rencontres d’harmonisations en cours, la zone de protection visuelle maximale de 1,5 km de la limite des lieux dits d’intérêt esthétique», soumet le mémoire.

Cette bande où on ne pourrait effectuer de coupe de bois viendrait protéger les forêts avoisinant les chemins, les cours d’eau et les habitations dans les secteurs déterminés. Au-delà de la zone de 1,5 km, La Bostonnais estime qu’on devrait opter pour des coupes partielles de bois.

 «Jamais on n’a bûché aussi près des endroits habités (…) nos ponts couverts sont très beaux, mais si c’est bûché tout le tour, ça n’a plus la même saveur. Le mémoire vient dire qu’on ne doit pas toucher à nos endroits d’intérêt esthétique », constate le maire.

Le transport lourd

Plutôt que d’utiliser le rang Sud-Est, pour gagner la route 155 par la route forestière 411, La Bostonnais opte plutôt pour qu’on utilise un éventuel chemin partant de l’extrémité nord actuelle de ce rang, pour gagner le chemin du Lac-Édouard, tout près de la halte du Curé-Normandin, un parcours d’une douzaine de kilomètres. La municipalité estime que le rang Sud-Est n’a pas été conçu pour accueillir du transport lourd. Selon le mémoire, la route 411 dessert plus de 1690 passages-camions annuellement (on en envisage entre 2000 et 3000) et la circulation des véhicules lourds est permise sur le rang sud-est, du kilomètre 4 au kilomètre 7.6.

«Cette alternative est d’autant plus intéressante puisqu’elle permettrait de désenclaver, le rang Sud-Est et d’envisager des projets de développement récréotouristique sur ce nouveau territoire de la municipalité», rapporte aussi le maire Pierre-David Tremblay.

Il voit aussi d’un bon oeil l’installation de panneaux là où du transport lourd est effectué afin de prévenir les cyclistes et les touristes.

«Depuis 2003, un montant de 1,2M $ a été investi pour l’asphaltage du rand Sud-Est. Une partie de cette facture a été assumée par les compagnies forestières au montant de 185 834  $ sur une période de dix ans, se terminant en 2013. Depuis, aucune autre somme n’a été versée par les compagnies forestières», peut-on également lire dans le mémoire.

En toile de fond également, la municipalité cite les efforts touristiques qui seront mis de l’avant au cours des prochaines années pour attirer les visiteurs dans des secteurs boisés recherchés.

« Le mémoire ne veut pas contraindre, mais sensibiliser les municipalités et les entreprises forestières», pense aussi le maire de La Bostonnais, indiquant que si, auparavant, les gens allaient dans leur résidence secondaire quelques mois par année, plusieurs ont fait le choix d’y vivre de façon permanente.

Ce qui a déclenché le mémoire

Le 20 avril dernier, 80 résidants de La Bostonnais assistaient à une réunion touchant à la protection de la forêt près des habitations et des cours d’eau. On apprenait que les entreprises forestières Résolu et Rémabec avaient l’intention d’effectuer, à partir de l’automne 2017, des travaux de coupe de bois touchant 1225 hectares de territoire dans un secteur de la municipalité de La Bostonnais, à l’ouest de la route 155. Ce n’est pas l’ensemble de ces 1 225 hectares qui sera touché : 23 % de la forêt serait laissée intacte, soit 280 hectares. 33 % subiront des coupes partielles et 44 % une coupe totale. Dans le cas de coupe, toutefois, une régénération de la forêt avec des travaux sylvicoles est prévue.

Lire le mémoire ici.