«Il faut avoir des projets» – Jeannette Lavoie

CANCER. Il y a des gens qui ne s’arrêtent pas à la maladie. Quand elle arrive, ils se placent aussitôt en mode solution et, à grands coups de projets, ils l’esquivent et passent à autre chose.

C’est exactement ce qu’a fait Jeannette Lavoie. En 2006, le médecin lui annonce qu’elle est atteinte du cancer du côlon et qu’elle devra être opérée à brève échéance. Mais Mme Lavoie n’a pas fait comme dans la publicité où les gens tombent à la renverse à l’annonce du diagnostic. Elle s’est dit qu’il fallait réagir tout de suite et ne pas attendre.

«Le médecin m’a dit qu’il avait une bonne et une mauvaise nouvelle pour moi. La mauvaise, c’était que j’étais atteinte par le cancer, mais la bonne : je n’aurais pas besoin d’un sac. C’était en quelque sorte une très bonne nouvelle car je n’en voulais pas».

Sitôt l’intervention chirurgicale et la convalescence terminée, elle a donc repris le cours normal de toutes ses activités.

Après avoir vendu sa maison, à 78 ans, elle a fait le choix… d’en bâtir une nouvelle, à quelques rues du centre-ville ! Non seulement a-t-elle envisagé le projet en faisait fi de son âge, mais elle a dessiné elle-même les plans de sa maison avec son fils.

Des projets comme celui-là, Jeannette Lavoie ne cache pas que «c’est ça qui nous tient». Femme touche-à-tout, elle a opéré pendant 25 ans, avec son époux Jean-Paul, un garage à la terrasse St-Maurice où la famille Lavoie vendait des automobiles Datsun. En 1982, elle ouvrait un commerce de vêtements «Les aubaines féminines», qu’elle a tenu pendant 20 ans au Carrefour La Tuque.

Si Mme Lavoie avait un message à livrer aux gens qui sont soudainement frappés par la maladie, c’est de ne pas attendre avant de consulter. Elle racontait que son frère, croyant que le mal qu’il avait était bénin et pouvait attendre, s’est fait dire qu’il était trop tard. «Si mon frère n’en était pas mort, je n’aurais peut-être pas agi si vite», évoque-t-elle.

Aussi, il faut être bien entouré. Ses huit enfants ont bien pris soin d’elle et continuent de le faire quotidiennement, même si elle est en pleine santé aujourd’hui.

Mme Lavoie représente la meilleure preuve que le cancer peut être vaincu et que, lorsqu’on en a la chance, il faut mordre dans la vie et les mille-et-un projets qu’elle caresse l’y aident bien. Aussi, elle continue à mettre à profit ses talents de cuisinière pour le bénéfice de sa progéniture.