Gilles Duceppe revient sur le débat des chefs

POLITIQUE. «Nous avons commencé avec le vent dans le visage, on va finir avec le vent dans le dos». Le chef du Bloc québécois y est allé de cette déclaration enflammée, ce matin, lors d’une première visite éclair à Trois-Rivières depuis le déclenchement des élections. Au lendemain d’un débat des chefs où plusieurs analystes estiment qu’il a tiré son épingle du jeu, Gilles Duceppe est sûr que son message se fait entendre.

S’il faisait frisquet du haut de la terrasse du Musée Boréalis, dont la vue imprenable porte sur le fleuve Saint-Laurent, cela n’a pas empêché une centaine de militants de se déplacer pour accueillir chaudement le chef du BQ.

Le chef était d’ailleurs accompagné des candidats bloquistes de la région, André Valois dans Trois-Rivières, Sacki Carignan Deschamps dans Saint-Maurice-Champlain et Yves Perron, dans Berthier-Maskinongé.

C’est un Gilles Duceppe pimpant qui est descendu de l’autobus de tournée, à 9h ce matin. «C’est simple, la politique, c’est comme le sport. Ce sont des doses d’adrénaline qui apparaissent et justement, le débat m’a donné une toute nouvelle énergie. On voit que notre message passe et que les gens aiment nos idées. Ça donne du pep avec Duceppe», a-t-il déclaré, en faisant référence à l’émission d’Infoman d’hier soir.

Questionné sur les résultats des sondages qui destinent le Bloc québécois à l’opposition, Gilles Duceppe a poussé sa référence au sport.

«Mon message n’est pas en fonction des sondages, mais en fonction des valeurs et des intérêts des Québécois et des Québécoises, a précisé M. Duceppe. Je vais vous dire moi, je suis pour le vote stratégique. J’ai longtemps joué au football et je sais qu’il vaut mieux donner le ballon à quelqu’un de notre équipe qu’à notre adversaire».

Il a d’ailleurs ramené la question du Niqab sur la table, estimant que son parti est le seul à avoir à cœur les intérêts de la population sur cette corde sensible. Pour ses adversaires, il ne s’agit que d’une question de «division» et de «distraction», a-t-il ajouté, citant les propos du chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau.

Comme chiens et chats

Le bloquiste a particulièrement été cinglant à l’encontre de Tom Muclair, revenant sur la performance «contradictoire» du chef du Nouveau Parti démocratique. Gilles Duceppe estime que les meilleurs arguments que le Bloc québécois possède fassent à M. Muclair, ce sont les dires de M. Muclair.

Les meilleurs arguments que j’ai contre M. Muclair, c’est ce M. Muclair dit. Regarder seulement ce qu’il disait hier, il était en train de dire que c’est lui qui avait pratiquement négocié les changements pour les commissions scolaires. Ben vite il va nous dire qu’il a écrit la loi 101!, d’un ton farceur.

À noter qu’au débat, Gilles Duceppe a dit «j’aimerais savoir si Tom parle à Thomas des fois», accusant Thomas Mulcair de tenir un discours au Québec et un autre au Canada, où il est connu sous le nom de «Tom».

Reconquérir la Mauricie?

À 23 jours de la date butoir des élections, il s’agissait de la première visite du chef du Bloc québécois en Mauricie depuis le déclenchement des élections. Gilles Duceppe s’est défendu en affirmant être le candidat qui a visité le plus de régions durant cette campagne. Il s’est toutefois dit convaincu de reconquérir la Mauricie.