Fermeture de Rivière-aux-Rats : réactions politiques

ÉCONOMIE. Le maire de La Tuque, Normand Beaudoin, n’a pas mâché ses mots quand il a réagi à la décision de Résolu de fermer l’usine de Rivière-aux-Rats, le 8 mai prochain.

«Ce fut une surprise d’apprendre la fermeture de l’usine, mais pas face à Résolu. Ils sont fidèles à leurs habitudes», a tonné M. Beaudoin.

Aux dires du maire, l’administration de Résolu se fait «comme dans l’ancien temps», au lieu de la proaction, ils agissent avec des menaces ou des fermetures.

«Il y a un côté qui me dit que Rémabec investit dans des industries et l’autre me dit qu’il y a trop de bois. C’est vrai qu’il y a eu un ralentissement aux États-Unis du au froid intense qu’on a eu. Mais c’est du temporaire, les constructions sont déjà à la hausse et le taux de change leur est déjà favorable», précise le maire, qui ne voit pas là une raison pour fermer une usine.

Selon ce dernier, les emplois perdus vont certainement faire mal à l’économie de la région.

Plusieurs ont été estomaqués par la nouvelle, d’autant plus que, plus tôt cet hiver, Résolu avait demandé au gouvernement provincial 150 000 mètres cubes de bois pour nourrir un projet d’investissement de 8 millions $ qui aurait créé 50 nouveaux emplois à sa scierie. Québec avait offert 120 000 mètres cubes.

Lise St-Denis

La députée du comté de Champlain, Lise St-Denis, a tenu à réagir, se disant consternée par la nouvelle.

« Compte tenu des déclarations faites par les dirigeants de l’entreprise, relativement à la déficience d’approvisionnement en volume de bois, nous ne pouvons que constater que ce sont les travailleurs qui font encore les frais des stratégies de négociations des grandes entreprises.

La région a essuyé nombre de revers de fortune dans cette valse hésitation des grandes entreprises des secteurs primaire et secondaire quant à leur volonté réelle d’investissement et de modernisation de leurs installations. À chaque fois, les régions sont prises en otage et assistent impuissantes à des négociations qui se trament au-dessus des administrations régionales. À quand une vraie politique du bois institué par le Gouvernement fédéral? », s’est demandée Mme St-Denis.

Aux dires de Mme St-Denis, la fermeture de Rivière-aux-Rats est la poursuite d’une politique de désintérêt des autorités envers l’industrie forestière. «Pour l’heure, les dirigeants de la scierie ne peuvent ignorer les conséquences économiques et sociales de ces mises à pied. Cette administration doit prouver que les travailleurs ne font pas partie d’une stratégie de négociations sans commune mesure avec la réalité financière de leur entreprise. Les citoyens de la région ont contribué au succès et au profit de ces industries et ne méritent certainement pas d’être mis à pied dans le contexte actuel», a-t-elle poursuivi, ajoutant que la confiance du public envers cette industrie plus que centenaire est aussi touchée.