Dévoilement du premier Plan de gestion du doré au Québec

La Fondation québécoise des chasseurs et pêcheurs(FéDéCP)-section Mauricie, tenait son congrès à l’École forestière de La Tuque (EFLT) en fin de semaine dernière. Le clou du congrès était sans contredit le dévoilement du premier Plan de gestion du doré au Québec. Ce plan de gestion est le premier pour une espèce aquatique dans l’histoire du Québec. Ce plan quinquennal prendra fin en 2016.

Stéphanie Gagné, biologiste à l’emploi du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) a présenté le plan provincial en s’attardant davantage sur la région de la Haute-Mauricie. Rappelons que ce plan a permis de faire le point sur l’état de situation de cette espèce et de mettre en place des mesures visant à améliorer la population de doré au Québec. En ce qui concerne notre territoire, on s’est attardé à l’étude de différents lacs comme le Manouane, le Benjamin et le Châteauvert. On démontre dans le plan de gestion que ces lacs subissent une forte pression de pêche au doré jaune. Déjà en 1996, on avait identifié que le lac Manouane se trouvait en surexploitation avancée alors que le Châteauvert était nouvellement surexploité. « Nous sommes en déclin. Nous n’avons pas encore atteint la masse critique, mais il faut absolument agir », précisait Mme Gagné.

On remarque dans nos lacs près de 38 % de mortalité de la population de doré. Ajoutez à cela la diminution de 33 % de femelles matures et l’on se retrouve avec une situation qui sans être alarmante n’en est tout de même pas moins préoccupante. Mme Gagné nous expliquait que dans les années 1990, la moyenne des prises mesurait 45 cm alors qu’aujourd’hui, la moyenne est de 35 cm. Ce qui inquiète au MRNF et chez les pêcheurs, c’est que les femelles deviennent matures lorsqu’elles atteignent cette taille. « On les pêche avant même qu’elle ne puisse se reproduire », s’inquiète-t-elle.

Nouvelle réglementation pour avril 2011

Plusieurs modalités de gestions ont été envisagées : raccourcir la saison de pêche, diminuer la limite de prise quotidienne ou mettre en place des limites de tailles comme taille minimum, taille maximum, gamme de tailles protégées et gamme de tailles exploitées. Pour certaines zecs ainsi que pour le Réservoir Gouin, on appliquera le quota par plan d’eau comme par les années passées. Pour partout ailleurs, on appliquera, dès avril 2011, la modalité concernant les limites de tailles. Pour les zones 14, 15, 26, 28 et 29, la limite de taille se situe de 32 cm à 47 cm. Pour les zones 3, 4, 5, 6, 7,8, 9, 10, 11, 12, 21 et 27, la limite de taille est de 37 cm à 53 cm.

Les prises doivent être transportées entières ou en filets en portefeuille, c’est-à-dire que les deux filets demeurent attachés à la queue. Cette réglementation veut favoriser le maintien du potentiel reproducteur, donc assurer le renouvellement des populations et par le fait même, améliorer la qualité de la pêche. Au Québec, la pêche au doré représente 3 millions de jours/personne de pêche pour un total de 8 millions de dorés pêchés par 300 000 mordus de la pêche.