Derrière le rideau de feu

Les flammes ont été tellement dévastatrices, on n’ose à peine le dire à mot couvert, que le village Atikamekw est hors de danger. Il faudrait que dame nature change radicalement ses plans, n’en demeure pas moins que parfois, les voies des dieux sont impénétrables. Mais les voix de la SOPFEU? Elles se sont ouvertes, le temps d’une visite pour exposer aux médias le travail colossal qui attend les fous qui osent braver le feu.

Après plus d’une heure de route sur le chemin rocailleux qui mène vers Wemotaci, se trouve le centre de commandement. C’est dans ce lieu que les acteurs principaux se retrouvent pour combattre l’enfer. Le présent article se fait un devoir de vous en présenter quelques-uns.

Philippe Dion le cartographe

15 à 16 heures de travail attendent Philippe lorsqu’il s’assoit devant son ordinateur et ses cartes au petit matin. Son rôle est primordial; il est les yeux des pilotes, il pose les balises, indique les endroits ou se trouve la fumée. Il termine son chiffre vers les 23 h en déposant des cartes pour les pilotes qui repartiront le lendemain.

Julie Brisson la chef des aéronefs

Lorsqu’une dame comme Julie Brisson arrive sur le terrain, c’est signe que les pompiers ne font pas face à un petit feu. C’est elle qui doit maintenir l’ordre dans l’équipe d’hélicoptères « Mon rôle c’est de voir à ce que l’hélisurface soit sécuritaire pour accueillir les hélicoptères, qu’ils ne manquent pas de carburant. Je dois prévoir des trajectoires de vol, assurer le lien avec le cartographe et les pilotes. » La charge de travail de Julie augmentera puisqu’ils reçoivent trois nouveaux aéronefs jeudi pour un total de 13 oiseaux géants.

Pierre Michaud le pilote d’expérience

Ancien garde-feu, Pierre Michaud combat les incendies du haut des airs depuis plus de 20 ans. Comme tout bon vétéran, Pierre fait profiter de son expérience et de son calme aux petits nouveaux. « Quand on est habitué à connaître les dangers, ça devient plus facile. Avec la SOPFEU c’est plus structuré, les communications sont meilleures qu’il y a 20 ans. Dans le temps on partait quand le feu s’allumait et on revenait après qu’il soit éteint. »

Les acteurs de soutien

Ils sont plusieurs à appuyer les pompiers et les pilotes d’aéronef dans leur lutte pour mettre le feu sous contrôle. Maximilien, comme plusieurs mains-d’œuvre auxiliaires, fournit le matériel aux pompiers, il est toujours prêt à aider les hommes de première ligne en faisant son boulot dans l’ombre. Laurent est responsable du matériel et du stationnement pour hélicoptère, la piste doit toujours être arrosée afin que le sable ne lève pas du sol, ce qui peut être catastrophique pour les engins volant « On a eu une panne de moteur à cause de ça hier », précise-t-il. Jean Villeneuve lui dirige les pompiers dans son autobus jusqu’au cœur de l’action et Denis Boucher s’occupe du ravitaillement grâce à son camion-citerne.

Une famille

Chacun le précise, « tout le monde est important. » Lorsque la survie d’un village est en jeu à cause des caprices de dame nature, la grande famille de la SOPFEU doit s’unir du premier au dernier pour gérer la crise.