Le maître artisan de Wemotaci

WEMOTACI. Décrit comme un maître artisan de la communauté de Wemotaci, Armand Petiquay a fait tourner bien des yeux lors de sa présence au récent Pow Wow.

L’homme a érigé un petit kiosque à travers les dizaines d’autres emplacements offrant de la nourriture ou des produits d’artisanat locaux.  Les gens s’y arrêtaient intrigués par ses canots d’écorce, des paniers confectionnés à partir de la matière première qu’il trouve près du village. Un exemple typique du savoir-faire autochtone.

L’homme a oeuvré toute sa vie dans le bois, maintenant, il travaille le bois.  Un accident l’empêche de poursuivre sa carrière de travailleur forestier, mais qu’à cela ne tienne, il ne se résigne pas à rester à la maison : « Je n’ai plus le droit de travailler en forêt, c’est la CSST qui l’exigeait. Je ne savais plus quoi faire ». Il s’est découvert une seconde nature, depuis quelques années.

Ce natif de Wemotaci a tout appris par lui-même.

Un grand canot comme celui qu’il exposait lui a demandé deux semaines à travailler le bouleau, les racines de pin gris. Le gros canot qu’il exhibait dans son kiosque était le premier de cette dimension qu’il avait confectionné, mais ça ne lui a pas demandé une somme d’efforts supplémentaire.

Ses paniers de racines de pin gris sont faits avec minutie. « C’est moi qui ai développé la couture », dit fièrement M. Petiquay, expliquant que différentes lignes à l’extérieur et à l’intérieur en font des objets solides.

La transmission des connaissances

Aussi natif de Wemotaci, l’artiste Jacques Newashish connaît bien Armand Petiquay. Les deux hommes sont d’ailleurs déjà allés au même pensionnat pendant leur enfance.

Il existe très peu d’artisans de Wemotaci qui travaillent l’écorce pour en faire des canots. « Armand s’est d’abord spécialisé dans la confection de paniers en écorce. Ses paniers en écorce sont très bien confectionnés. Le canot c’est un beau défi pour tout le monde qui travaille l’écorce. Au pow-wow à Wemotaci, c’était le premier grand canot qu’il faisait après en avoir conçu des miniatures. Il y a peu de gens à Wemotaci qui font des canots ou des paniers en écorce, il y en a plus à Manawan. »

Pour M. Newashish, le plus beau legs de son ami Armand Petiquay est de transmettre la passion de son art aux plus jeunes. « Il a travaillé avec l’école secondaire et primaire de Wemotaci pour donner de la formation aux jeunes pour travailler l’écorce et d’autres matériaux comme le bois. Je suis fier de lui, il s’est trouvé une autre passion après son accident. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui reprennent les techniques traditionnelles, en plus de l’enseigner aux plus jeunes. »

Collaboration Patrick Vaillancourt