La LNI en tournée : l’art de l’ultime éphémère

SPECTACLE.  La Ligue nationale d’improvisation (LNI) reprend la tournée après une pause obligée par la pandémie, et son premier arrêt est prévu le 4 novembre prochain au Complexe culturel Félix-Leclerc de La Tuque.

Les joueurs présents seront Salomé Corbo, Amélie Geoffroy, Mathieu Lepage et Nicolas Michon, dans un match arbitré par Simon Rousseau. C’est Éric Desranleau qui sera à la direction musicale.

Le Théâtre de la LNI est une petite compagnie qui compte une trentaine d’improvisateurs. Résultat : tout le monde a déjà joué avec tout le monde. « C’est très rare qu’il n’y a pas déjà une base de connivence qui a été établie entre les joueurs. Et en général, les gens restent longtemps dans la compagnie, comme nos vétérans Sophie Caron et Réal Bossé qui sont là depuis plus de 20 ans », mentionne Simon Rousseau, adjoint à la direction artistique du Théâtre de la LNI et arbitre en chef.

Simon Rousseau explique également que l’avantage d’un match de tournée, versus un match de championnat, est que les comédiens travaillent davantage en collaboration, sans la pression de la saison. « Je trouve que les spectacles en tournée sont assez formidables! », dit-il. « Ça crée un jeu qui est beaucoup plus harmonieux et souvent, à mon avis, supérieur! Les joueurs sont à leur meilleur, car ils ne sont pas contaminés par l’idée du championnat. »

Pour ceux qui ne seraient toujours pas convaincus de se procurer une paire de billets pour le 4 novembre prochain, M. Rousseau insiste sur l’unicité de chaque match de la LNI et de l’expérience du direct. « Je trouve que l’improvisation, sa grande force, c’est de créer dans le moment. Ce que le personnage est en train de dire, c’est la première fois que ça sort de sa bouche, et c’est ce qui crée des moments super riches », explique-t-il.

« Il y a quelque chose de l’ordre de la performance. Ce sont des personnages qui ont de courtes vies, et après ils sont engloutis à jamais. Le théâtre est l’art de l’éphémère, mais celui de l’improvisation est l’ultime éphémère. On existe une fraction de seconde, mais tout ce qui brûle très vite est d’autant plus brillant. »

45 ans de la LNI

Depuis 2015, le Théâtre de la LNI part sur les routes du Québec et du Canada dans le cadre d’une tournée annuelle officielle. Toutefois, dès les années 80, les joueurs sortent de la métropole pour se donner en spectacle un peu partout dans la province et en Europe. Ce n’est donc pas un hasard si ce style de jeu, inventé par Robert Gravel et Yvon Leduc à la fin des années 70, est si bien connu partout dans la francophonie.

« J’ai tendance à penser que les gens connaissent bien le Match, ne serait-ce que parce que c’est quelque chose qui est pratiqué relativement souvent dans les écoles. Je ne sais pas si les plus jeunes générations ont été autant en contact avec l’improvisation, mais en règle générale, les gens ont quand même une assez bonne idée de ce qu’est un match d’improvisation, soit un enchainement de saynètes à la suite desquelles les gens vont voter et pour lesquelles on reproduit un peu le décorum d’un match de hockey », explique Simon Rousseau.

Ainsi, peu importe où se déplacent les joueurs de la LNI, la réponse est favorable. « Je serais étonné de l’inverse. C’est impressionnant à quel point la vague des années 80 a été importante et imposante. C’est vraiment quand on fait des contrats qui nous amènent à Iqaluit qu’on sent vraiment qu’on défriche un terrain qui a été moins défriché! », lance M. Rousseau.

« On a hâte de rencontrer les gens de La Tuque et on espère qu’ils n’hésiteront pas à venir nous voir. On est toujours heureux de les rencontrer et d’obtenir leurs commentaires », conclut Simon Rousseau.

Le Match de la LNI se tiendra le 4 novembre prochain à la salle Vincent-Spain du Complexe culturel Félix-Leclerc, dès 20h.