Anne Fournier lance Mahikan

L’auteure latuquoise Anne Fournier vient de lancer « Mahikan » (loup, en atikamekw) un conte publié aux Éditions La Roupille.

« Le récit de Mahikan, cette jeune louve solitaire tiraillée face à son destin, jette un regard subtil sur les valeurs apprises ou imposées, sur les liens de confiance qui se construisent avec douceur et patience, et sur la magie des rencontres inattendues », dit-on en guise de résumé du livre.

Le conte a été écrit il y a une quinzaine d’années, mais c’est cette année, alors qu’elle est atteinte d’une maladie incurable, qu’elle réalise de son rêve d’enfin le publier, après l’avoir retravaillé.

C’est l’histoire d’une louve qui raconte une tranche de sa vie. « Elle rencontre Samuel, Micka et Kanuk. La rencontre va provoquer une série d’événements qui vont amener une certaine relation qui va se bâtir entre la louve et Samuel. Ça va amener la louve à faire d’importantes réflexions sur le cours de sa vie », résume Anne Fournier.

Avocate depuis 25 ans, Mme Fournier œuvre principalement en protection de la jeunesse en milieu autochtone. Particulièrement attachée au peuple autochtone, elle collabore depuis plus d’une vingtaine d’années avec le Conseil de la nation atikamekw. Elle a aussi pratiqué le métier de photographe naturaliste.

« J’ai écrit plusieurs articles et ouvrages juridiques, mais là, je voulais écrire pour tous », raconte l’auteure.

La soirée de lancement a été émouvante pour elle, puisque de nombreux collègues de travail, parents et amis sont venus la saluer au centre Sakihikan.  « Il y a eu de belles présentations, de beaux gestes qui ont été faits, ça venait droit du cœur », a-t-elle remarqué.

La décision de publier a été prise au mois de juin, au moment où sa santé allait mieux, et il n’y a eu aucun retard dans les travaux : « C’est la maladie qui m’a poussée à cesser d’attendre ».

Un beau geste aura été posé au cours de la soirée de lancement par Alfred Biroté, son ami de Wemotaci, qui a fait raser sa longue chevelure en guise de soutien.

« C’est une personne dévouée, très sensible à la cause des Atikamekw […] elle n’est pas atikamekw, mais dans son cœur elle l’est », lance le grand chef Constant Awashish. Celui-ci apprécie avoir travaillé avec elle sur certains dossiers, dont le Système d’intervention d’autorité atikamekw (SIAA), qui donne plus d’autonomie aux communautés de Manawan et Wemotaci en matière de protection de la jeunesse. C’est d’ailleurs cet élément qui a amené cette femme de Québec à venir s’installer et travailler dans la région de la Haute-Mauricie. Elle considère les Atikamekw comme humbles, simples, humains, dotés d’un bon sens de l’humour.

« C’est une référence, une experte, tout le monde parle d’elle et se réfère à elle dans ce domaine-là. C’est aussi une personne très humble, qui ne veut pas trop déplacer d’air et qui n’accepte pas trop les mérites », a poursuivi M. Awashish, mettant en relief tout ce qu’elle a apporté aux jeunes atikamekw.