Une année remplie de défis pour le Complexe culturel

CULTURE. La saison qui vient de se terminer s’est faite sur les chapeaux de roues au Complexe culturel Félix-Leclerc, c’est le moins qu’on puisse dire. 

La pandémie a causé des retards dans la programmation et pour les rattraper, le Complexe a dû présenter des spectacles en rafale, soit beaucoup d’évènements sur une période d’environ 5 mois.

Condenser les spectacles dans l’année financière en cours était une exigence des bailleurs de fonds et on a dû le faire en peu de temps, ce qui a eu des conséquences sur la rétention de personnel, surtout administratif. Une réalité à laquelle il faut ajouter la pénurie de main-d’œuvre, un phénomène généralisé.

À la recherche deux coordonnateurs aux événements en plus d’un à la billetterie à temps plein, le Complexe culturel veut prendre le taureau par les cornes pour assurer la présence de la relève. « On rencontre les gens dans les écoles, on les forme, on les amène sur le plateau. On essaie d’intéresser la relève », confie Marie-Pierre Mailhot, directrice générale et artistique.

On est bien conscient que c’est un type d’emploi la plupart du temps le soir et la fin de semaine, mais les personnes qui apprécient un travail différent, qui aiment le public, les artistes et travailler avec les bénévoles, y trouveront leur compte, assure Bruno Cantin, adjoint de direction, qui insiste sur le caractère passionnant d’une fonction dans le milieu culturel en région.

Le plus gros défi pour la prochaine saison sera de former une équipe de travail complète. Pour devenir plus attractif, Le Conseil d’administration du Complexe travaille actuellement sur un plan de réajustement salarial.

Un accueil plus que chaleureux

Côté spectacle, l’accueil du public envers les artistes a été plus que chaleureux, note M. Cantin. « Je sens un engouement par rapport aux personnes qui viennent voir des shows. Ils sont contents d’être là. Ils ont été deux ans confinés  en arrière de leur écran à ne voir personne. Non seulement ils voient du monde, mais en plus, les artistes viennent ici », fait-il valoir.

En dépit des reports de spectacles, la majorité des clients ont conservé leurs billets, même si quelques remboursements ont été effectués.

La prochaine année

Le Complexe culturel veut aussi se faire entendre auprès des bailleurs de fonds puisque les subventions n’ont pas augmenté depuis 6 ans.

« Je vais chercher 70% de mes revenus de façon autonome, en commandites, en locations de salles, en complexe multimédia, en location d’équipements, le reste, ce sont des subventions », dit Mme Mailhot qui ne veut pas imposer une hausse des prix de location de salle. Aussi, comme plusieurs acteurs de l’industrie, on attend les détails du plan de relance gouvernemental.

Les dirigeants du Complexe culturel ne resteront pas les bras croisés. Ils veulent accroitre le membrariat, vendre des cartes de membre individuelles, corporatives, aller chercher  de nouveaux partenaires. « On est assez proactifs », signale la directrice. Avant la pandémie, une centaine de cartes de membres avait trouvé preneur.

Tout comme elle a offert une programmation destinée à attirer des gens de tout âge au cours des derniers mois, la Corporation de développement des arts et de la culture entend faire de même avec sa nouvelle programmation dévoilée récemment.

« Chaque fois, c’était une clientèle complètement différente », fait remarquer Marie-Pierre Mailhot, référant aux spectacles présentés dernièrement. Cet élément prend beaucoup d’importance.

Les ados vont pouvoir vivre une expérience de réalité virtuelle avec des spectacles qu’ils vivront avec des casques. Cette nouveauté sera présentée pendant une semaine l’an prochain.

Engouement

Les dirigeants du complexe culturel remarquent un engouement des artistes, puisque des producteurs ont déjà commencé à réserver des dates à La Tuque pour la programmation de 2023-2024. Un phénomène nouveau pour Marie-Pierre Mailhot : « On ne veut pas être prétentieux, ce n’est pas le but, mais on s’est fait dire qu’on était proactifs, qu’on essayait des choses, que c’était surprenant ce qu’on faisait à La Tuque ».

« On voulait être vibrant, chaleureux et ne pas faire comme les autres. Le but, ce n’est pas de sortir des sentiers battus, mais de s’adapter à notre public », ajoute-t-elle.

Camp d’initiation aux arts

Depuis son entrée en poste, Mme Mailhot mijote l’idée d’un camp d’initiation aux arts, qui serait présenté tout de suite après la fermeture du camp de jour, alors qu’il n’y a pas encore de services de garde en milieu scolaire : « Ce serait un camp d’initiation aux arts vivants, aux arts numériques, une semaine très condensée, avec dodos, des activités le soir. Le but, c’est de monter en 7 jours un spectacle pour le vendredi soir, sur les planches ici ». On aimerait le mettre en branle pour l’été 2023, sinon l’été suivant.