Projet pilote des horaires à l’heure des paramédics : «les chiffres parlent d’eux-mêmes»

SANTÉ. Le projet pilote sur les horaires à l’heure des paramédics de La Tuque a pris fin le 9 février après une période de six mois.

Les premières indications laissent entendre que le projet se termine sur une note très favorable. «Les chiffres parlent d’eux-mêmes», insiste le président du Syndicat des paramédics Mauricie-Centre-du-Québec, Michel Beaumier.

Michel Beaumier

En effet, en décembre, les chiffres dévoilés lors de l’assemblée du conseil d’administration du CIUSSS-MCQ faisaient état d’un temps moyen de mise en route des ambulances de 35 secondes, en 2020, comparativement à 8 minutes et 51 secondes, un an plus tôt, à l’époque où toutes les équipes avaient un horaire de faction. Le temps de réponse moyen s’en est trouvé énormément amélioré, avec 5 minutes et 53 secondes, alors qu’il était de 12 minutes et 19 secondes en 2019.

«Une étude a été faite, les statistiques ont été sorties en temps réel avec le CIUSSS-MCQ. On a plus d’appels que l’an passé», ajoute M. Beaumier.

D’ailleurs, la demande de transformation de l’horaire de faction en horaire à l’heure a été envoyée au ministère de la Santé par le CIUSSS-MCQ le 29 janvier.

«On ne voit pas comment le ministère pourrait refuser ça», fait valoir Michel Beaumier, qui ajoutait que dans la demande, on veut faire passer l’horaire à l’heure de 8h à 12h. Le dossier est toujours à l’étude par le ministère.

La pérennité du projet ouvre la porte à des postes à temps plein et à la stabilité du personnel, entrevoit aussi le président du syndicat.

Contacté par L’Écho, le bureau de la députée Marie-Louise Tardif s’est également montré confiant face à la suite des choses. Une importante concertation avait mené à l’acceptation de ce projet pilote, l’été dernier, par le ministère de la Santé, après moult tentatives.

Premiers répondants

Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, n’a pas manqué de rappeler que ce dossier pointe, en toile de fond, quatre objectifs : les horaires convertis à l’heure, la rétention de la main-d’œuvre, éviter la découverture du territoire par les services ambulanciers et toute la question des premiers répondants du secteur de Parent.

Pierre-David Tremblay.

«Depuis 2015, on n’a pas d’entente avec le CIUSSS-MCQ, a rappelé le maire, qui insiste sur la nécessité pour que les premiers répondants des secteurs plus isolés puissent bénéficier de la formation et des outils pour pouvoir intervenir. «Le CIUSSS-MCQ est en appel d’offres pour un nouveau camion outil qui va faire différentes manœuvres à partir de Parent lorsque les situations d’urgence vont le nécessiter. On est en négociation avec le CIUSSS-MCQ. On a dernièrement déposé notre document qui semble très acceptable», continue M. Tremblay.

Ce véhicule d’urgence adapté pour le milieu forestier sera donc bientôt à Parent, opéré par les premiers répondants de ce secteur, laissait également entendre Michel Beaumier.

«Ça va aider beaucoup au niveau de nos paramédics. Ce sera une complémentarité des premiers répondants avec les services ambulanciers […] Les premiers répondants vont partir du dispensaire de Parent et commencer le transport alors que les paramédics vont aller les rejoindre», affirme M. Beaumier, qui perçoit là une précieuse économie de temps.