Lettre ouverte – Élection du Grand Chef/Président du Conseil de la Nation Atikamekw

Kwei,
Les membres de la Nation Atikamekw sont mobilisés pour l’élection du Grand Chef/Président du Conseil de la Nation Atikamekw. Au Québec, plusieurs membres de la Nation Atikamekw résident ou sont de passage dans les villes, que ce soit pour la poursuite des études, pour occuper un emploi, pour avoir accès au système de santé ou pour quitter des conditions difficiles dans leur communauté d’origine. Depuis les dernières décennies, nous constatons une croissance accrue de la population urbaine. Malheureusement, encore aujourd’hui, des familles, des femmes et des enfants de la Nation Atikamekw se heurtent à des obstacles tels que le racisme, la discrimination et l’accessibilité à des services culturellement pertinents et sécurisants.
En ville, les Autochtones se sentent souvent isolés par rapport à leur réseau familial et communautaire. Leurs réalités posent donc des enjeux spécifiques que les Centres d’amitié autochtones connaissent bien puisqu’ils sont solidement implantés depuis plusieurs décennies à travers la province et forment ainsi la plus grande infrastructure de services urbains pour les citoyens autochtones. En effet, sur le Nitaskinan, les Centres d’amitié autochtones de La Tuque (1974), de Trois-Rivières (2018) et de Joliette (2001) accueillent, entre autres, les membres de la Nation Atikamekw et leur offrent un lieu d’ancrage culturel, des services de proximité et de première ligne essentiels pour répondre à leurs besoins.
Les Centres d’amitié autochtones sont des organisations démocratiques qui ont été créées par et pour les Autochtones. Ils sont un réel exemple d’autodétermination et un modèle de gouvernance autochtone communautaire urbain. Les Centres d’amitié autochtones ont développé, au cours des 60 dernières années, une gamme de services de première ligne destinés aux Autochtones. Guidés par les dynamiques complexes vécues par les citoyens autochtones dans les villes, ils basent leurs actions sur des approches et des pratiques qui valorisent l’identité, les langues, les pratiques et les traditions et contribuent ainsi de ce fait au mieux-être des collectivités urbaines, autant dans une perspective de prévention que dans des processus de guérison. Les Centres d’amitié autochtones au Québec, dont les valeurs sont fortement teintées d’une vision féminine de la mobilisation communautaire des Autochtones dans les villes, sont les catalyseurs d’un mouvement de société civile autochtone.
Ce projet de société autochtone urbain trouve ancrage dans des initiatives d’innovation sociale en éducation, santé, mieux-être, services sociaux, protection de l’enfance, employabilité, économie sociale, justice, habitations communautaires, tourisme, petite enfance et jeunesse.
Sachez que vous trouverez toujours en les Centres d’amitié autochtones des partenaires de confiance qui souhaitent travailler en complémentarité avec le Conseil de la Nation Atikamekw. Nous devons maintenant et plus que jamais collaborer pour assurer une réponse efficace et concertée aux besoins communautaires, sociaux et économiques des Atikamekw en milieu urbain.
Nous sommes des alliés pour la personne qui sera élue. Et vous, Constant Awashish et Guy Niquay, comment comptez-vous être notre allié?
Kitci mikwetc!

Laurianne Petiquay, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de La Tuque et vice-présidente du
Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec
Maud Flamand, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières
Jennifer Brazeau, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Lanaudière