Opération choc à l’école Champagnat

L’école secondaire Champagnat a été le théâtre d’une opération choc, concertée par la Sûreté du Québec, les pompiers municipaux, le service ambulancier, la voirie municipale de même que l’école secondaire. Avec l’arrivée des bals des finissants, on veut sensibiliser les jeunes aux dangers de la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et des drogues, par une grande simulation d’accident.

Quoi de mieux qu’une mise en scène réaliste, avec des voitures fracassées, des comédiens qu’ils connaissent, sérieusement blessés, habilement maquillés pour l’occasion, le bruit des sirènes, pour faire prendre conscience que ça peut réellement arriver ?

Une démonstration a été effectuée à l’extérieur de l’école Champagnat, comme si une réelle collision venait de se produire. Le réalisme de la scène était saisissant. Les élèves ont pu assister à toute l’opération qui se déroule au moment où les services d’urgence doivent leur venir en aide. Les pinces de désincarcération ont même été utilisées pour sortir une personne de sa fâcheuse position. Pendant ce temps, on expliquait aux jeunes l’opération qui est en train de se passer. On voyait même un policier avec un élève comédien, interprétant un conducteur avec les facultés affaiblies.

«Ce qu’on veut, c’est sensibiliser les jeunes aux conséquences de prendre le volant en capacités affaiblies. En le faisant réellement, ça a plus d’impact que si on présente une vidéo», indique le sergent Pierre-Luc Mongrain, directeur du poste de La Tuque de la Sûreté du Québec. Le fait que les comédiens soient leurs amis compte aussi dans l’élément choc de la présentation, puisque l’effet est plus marquant que si c’étaient des comédiens qu’ils ne connaissent pas.

«On veut surtout dire aux élèves de planifier leur retour, avant de se rendre au bal, taxi, amis, parents, ne pas embarquer avec quelqu’un qu’on ne connaît pas et surtout, ne pas embarquer avec quelqu’un qui est en capacités affaiblies», insiste le directeur.

Fort heureusement, dans les dernières années, on n’a pas noté d’incident malheureux suivant la présentation d’un bal de finissants. Avant et après la démonstration faite à l’extérieur de l’école, des présentations avec une séance vidéo portaient sur les conséquences graves que peut avoir la conduite avec les facultés affaiblies.

«Je regardais les élèves, tout le monde était concentré. Personne ne le prend à la légère», a noté Pierre-Luc Mongrain.

Au moment même où prenait fin la séquence vidéo présentée à la salle Agora ,un message les informait qu’une collision venait de se produire à l’extérieur de l’école. C’était l’opération choc qui débutait. Avec les deux voitures impliquées, les camions d’incendie, les ambulances, les véhicules de police.

Dans le cas de la simulation, il y avait un blessé mineur, un blessé grave et un décès. À la toute fin d’ailleurs on a vu les propriétaires de la résidence funéraire Caron Alexandre et Pierre Caron, venir chercher la jeune fille qui aurait perdu la vie dans l’accident.

Une trentaine de personnes ont été mobilisées pour cette activité qui est habituellement présentée chaque 2 ans, à l’intention des élèves de secondaire 4 et 5 de l’école Champagnat et de La Tuque High School. C’est l’agent Charles Pellerin qui avait la responsabilité de préparer l’activité.

Effet dissuasif

Pour les élèves rencontrés sur place, l’effet dissuasif s’explique par le caractère réaliste de l’opération choc.

«C’est intéressant, plus qu’une animation en classe, parce que c’est interactif», a remarqué Chloé Bernard.

Pour Marilou Pelletier, l’effet dissuasif est présent «parce qu’on les connaît (les comédiens), ça vient dire : ça se peut, il y a des gens qui vivent ça».

Laurianne Filion fait partie des comédiens retenus parmi les élèves de l’école Champagnat pour jouer le rôle d’une personne blessée. Elle s’est sentie elle-même sensibilisée surtout quand elle a entendu les gens crier son nom dès qu’ils l’ont aperçue. «J’ai commencé à pleurer toute seule, je n’aimais pas ça, j’y croyais, même moi, je voyais la réaction des autres», dit celle qui qualifie cette expérience d’inoubliable.

Mathis Potvin pense que ce sera dissuasif pour quiconque envisage de conduire sous l’effet de l’alcool. Il expliquait qu’une intense préparation, incluant une séance de maquillage, a précédé leur entrée en scène.

Un après-midi que les jeunes ne sont pas prêts d’oublier selon les commentaires recueillis.

«On le montre aujourd’hui, parce qu’on ne veut pas que ça arrive dans la vraie vie», conclut Pierre-Luc Mongrain.

Photos et vidéo ici

On voit le groupe responsable du projet