Nettoyer la ville, un déchet à la fois

ENVIRONNEMENT.  Trois élèves de l’École forestière de La Tuque (ÉFLT), Kariane Vigneault, Katy Roy et Katerine Cardin, ont instauré un projet de nature environnementale «Un déchet à la fois», destiné à accomplir, petit à petit, des efforts pour la sauvegarde de l’environnement.

Le groupe veut sensibiliser la population, à travers une multitude d’activités diversifiées, à la sauvegarde de l’environnement et aux gestes à poser au quotidien. «Notre but est de conscientiser les gens et aussi de leur donner des trucs sur la consommation, les déchets, la pollution», indique Kariane Vigneault, étudiante en protection et exploitation des territoires fauniques. Leur action est faite dans la gratuité.

Le but est de conscientiser les gens, mais on ne veut pointer personne. On n’ira pas dans la rue avec des pancartes, mais on va poser des actions sur le terrain

-Kariane Vigneault.

Des corvées de ramassage de déchets sont organisées par le groupe. Huit bénévoles ont déjà ramassé des déchets sur le terrain près du restaurant Tim Horton’s tout juste avant l’arrivée de la neige. «On a ramassé au-dessus d’une vingtaine de sacs réutilisables». Du plastique, des morceaux de styromousse, des boîtes, du métal, des morceaux de vêtements y ont été trouvés. La Coop Etc leur a fourni des pics, pour leur faciliter la tâche. Dès la fonte des neiges, le groupe se remettra en action, puisque d’autres sorties sont prévues. On veut aller au Parc des chutes pour y enlever les déchets. Le projet est géré par les jeunes, mais les gens de tous les âges peuvent s’y impliquer.

Puis, en hiver, quand les déchets sont ensevelis et qu’on ne peut pas les ramasser, le groupe présente quand même des activités. Une page Facebook en donne d’ailleurs tous les détails.

Plusieurs activités prévues

Parmi les activités offertes prochainement, le 19 février, à la cafétéria de l’École forestière (en forêt), une présentation, avec souper, sera effectuée portant sur les façons de cuisiner sainement, avec peu. On discutera aussi des produits bio, des sacs réutilisables en épicerie. Le départ se fera de l’École forestière en autobus. «Tout est fourni. Les gens n’ont qu’a assister, participer aux discussions et prendre quelques notes pour améliorer leur vie s’ils le veulent», ajoute Mme Vigneault. Il est même question d’une corvée de ramassage de déchets dans la rivière Bostonnais.

Le groupe veut travailler en amont, pour changer des choses, un geste à la fois. «Ce qu’on aimerait, c’est que la population de La Tuque embarque, éventuellement, dans les soirées de discussions», espère Kariane Vigneault.

L’approche est proactive : «C’est pour ça que ça s’appelle «Un déchet à la fois». Si chaque personne ramassait un déchet par jour, à 7 milliards de personnes, ça fait 7 milliards de déchets par jour. Ce serait un acte mondial très important».

«Un déchet à la fois» souhaite aussi faire connaître des alternatives plus propres à nos produits de consommation, tels les shampoings secs, les savons. «On va apprendre à les faire nous-mêmes et on va les présenter aux gens, leur dire combien ça coûte pour un savon, ce qu’il faut pour en produire. Ce qui est le fun avec nos activités, c’est qu’on fait du concret», fait valoir l’étudiante originaire de Sept-Îles.

Une cause noble

Des organismes les ont aussi approchés pour des collaborations éventuelles. Ville de La Tuque a aussi offert sa collaboration.

«Je suis très conscientisée face à la consommation de plastique et toute la surconsommation», dit une autre participante, Katerine Cardin. On espère que le projet dépassera la limite de la Haute-Mauricie, que d’autres groupes dans d’autres villes fassent la même chose.

«Quand on achète des fruits, des légumes, on n’est pas obligé de mettre ça dans un sac», complète Katy Roy. On ne se surprendra pas de voir le groupe applaudir la décision de la chaîne de supermarchés IGA qui décidé d’abolir, à la mi-mars, les sacs de plastique dans les épiceries.

«Ce n’est pas chaque année qu’on voit des étudiantes qui viennent nous voir et qui veulent s’impliquer. Le projet ratisse large. Ils veulent faire leur part pour l’environnement, faire rayonner l’École forestière de La Tuque et la ville de La Tuque à l’extérieur. Tous les buts sont louables. Ils veulent aussi récompenser des élèves méritants. On a fait quelques démarches auprès d’organismes et on s’est rendu compte que, notamment, c’est un projet qui «pogne», car ça touche les jeunes et ça touche l’environnement», croit Gilles Renaud, directeur de L’ÉFLT.

«Le projet rassemble des gens de la formation professionnelle, qui viennent de l’extérieur, avec des gens de la formation générale des adultes qui viennent majoritairement de La Tuque. Par les années passées, on a toujours constaté que c’était deux groupes à part, mais là, ce projet les réunit», fait-il remarquer.

Manon Dupont a été la première enseignante approchée pour le projet «Un déchet à la fois».  «Je vois peut-être plus grand dans tout ça, mais il faut que les gens soient conscientisés par rapport aux déchets qu’on lance par la fenêtre. Je pense que le projet va amener à éduquer les gens», considère-t-elle.

Le groupe compte sur le support de la Caisse Desjardins de La Tuque, pour qui les valeurs fondamentales touchent les jeunes et l’environnement. «C’est un projet directement environnemental […] Les employés ont décidé de s’impliquer, faire du bénévolat. On est allé servir à l’Oeuvre de la soupe. Quand on a vu ce projet, on a dit : ce serait le fun de s’impliquer aussi», a mentionné à L’Écho La Tuque le directeur de la Caisse, Johann Thiffault.