Lisanne Pétiquay réalise son rêve de valoriser la culture atikamekw

AFFAIRES. Lisanne Pétiquay a récemment quitté son poste de conseillère élue au conseil des Atikamekw de Wemotaci pour se consacrer à temps plein à son rêve.

Elle vient de lancer l’entreprise Miskizann, qui confectionne des mocassins artisanaux, des chaussures et des accessoires autochtones atikamekw. Cette lauréate locale du concours OSEntreprendre parle de son entreprise avec un enthousiasme contagieux. L’entreprise a le vent dans les voiles.

«C’est un de mes objectifs de créer de l’emploi dans la communauté et de valoriser l’art atikamekw», signale-t-elle fièrement.

Les créations sont entièrement faites à la main. Pour ce faire, Mme Pétiquay a embauché deux artisans couturiers qui l’assistent dans ses confections avec un travail à la main. Elle espère pouvoir en embaucher d’autres éventuellement.

Pas question de travailler à la chaîne, comme en usine, où toutes les créations sont identiques. Au contraire, elle veut personnaliser chacune d’elles, en fonction des goûts et des besoins des clients.

Elle a cru au potentiel de son entreprise, au point de bâtir l’établissement qui accueille Miskizann depuis quelques semaines.

Elle a donc commencé par vendre des pièces en démonstration via sa page Facebook. Miskizann mise beaucoup sur la vente en ligne pour faire connaître ses produits. Éventuellement, elle pourrait les distribuer dans des entreprises, mais déjà, elle envisage de le faire dans des Centres d’amitié autochtone ou des pourvoiries.

«J’ai pu constater avec l’ampleur des demandes, que ce soit des autochtones ou des allochtones, que c’est très recherché», révèle l’entrepreneure.

Lisanne Pétiquay prévoit effectuer l’ouverture officielle de sa boutique de Wemotaci prochainement. Mais déjà, les ventes sont au rendez-vous.

Les traditions

Des produits artisanaux vont de pair avec l’utilisation des ressources du territoire. «Je récupère les peaux d’orignal qui sont souvent jetées par les chasseurs, pour les transformer en cuir», donne-t-elle à titre d’exemple. Le tannage de peaux d’orignal requiert un art et des connaissances que Lisanne Pétiquay veut préserver, autant pour les générations actuelles que futures.

On parle beaucoup de l’effet des nouvelles technologies, de la vie moderne, sur la sauvegarde des traditions des Premières Nations. Cet aspect touche beaucoup Mme Pétiquay: «Je veux préserver l’enseignement qui nous est acquis par les aînés. Les jeunes sont moins portés à être très intéressés là-dessus, parce que la visibilité n’était pas assez grande. Il faut garder ces connaissances, ce savoir-faire que les entreprises autochtones soient plus mises en valeur».

En termes d’équipement, de simples machines à coudre suffisent à faire le travail. Mais le gros de l’ouvrage dépend du savoir-faire atikamekw.

OSEntreprendre

Le fait d’être mise en nomination à la portion locale du concours OSEntreprendre représente une grande fierté pour la femme d’affaires de Wemotaci.

«Le concours ouvre des portes aux entreprises autochtones qui, souvent, sont mises de côté».

Lisanne Pétiquay a beaucoup investi pour démarrer son entreprise, même si elle a reçu l’aide du Secrétariat aux affaires autochtones et de la SOCCA.

Il faut rendre à César ce qui lui appartient. C’est grâce au concours  «Ma chance de devenir entrepreneur» organisé conjointement par la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice et la Corporation de développement Nikanik de Wemotaci, en 2019, que le projet a pu voir le jour. Avec sa première position au palmarès des trois entreprises gagnantes du concours, Lisann Pétiquay avait mis la main sur un montant de 5000$, qui l’a grandement aidée à réaliser son rêve.

«Je travaille beaucoup avec mes mains. Je fais ce que j’aime et c’est ce qui m’a encouragée à aller vers les chaussures, mocassins et accessoires», conclut-elle.

 

Miskizann en quelques mots

  • Mocassins
  • Chaussures pour femmes personnalisées
  • Mitaines
  • Artisanat local: boucles d’oreilles, sacs à dos, bijoux