Débat autour de l’électrification des quatre tours du nord

CELLULAIRE. Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, a soulevé, au cours de l’assemblée du conseil d’agglomération le fait que le dossier des quatre tours de téléphonie cellulaire entre le Lac-Édouard et le Lac-Saint-Jean n’est pas en voie d’être réglé. Il s’en est d’ailleurs pris à la députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, pour avoir annoncé pour que ce dossier été réglé, alors qu’il resterait encore de la recherche de financement pour assurer l’électrification de ces quatre tours permettant le signal cellulaire.

Les programmes gouvernementaux ne défrayant que 70 % des frais d’enfouissement du fil électrique, une facture de 775 000$ demeure. Ce montant a été ramené à 500 000$ dernièrement par la compagnie Ambra.

Les tentatives auprès du gouvernement n’ont rien donné pour trouver les 30% restants et les travaux ont été retardés. «On n’a pas à payer ça à partir de l’argent de la taxation des citoyens», soutient le maire de La Tuque.

«Ce qui me fâche là-dedans, c’est que le gouvernement caquiste a fait une priorité d’Internet dans les régions […] veut améliorer la couverture cellulaire. Je m’attends à ce que la députée travaille dans le même sens que nous»

-Pierre-David Tremblay

Si les travaux ne se font pas, le maire redoute que cette portion de route ne soit pas protégée par la téléphonie cellulaire.

Selon M. Tremblay, le programme provincial Régions Branchées évoqué par la députée Tardif pour réaliser ce projet, ne permet pas de le faire.

«Vendredi, lors de la conférence de presse pour Lac-Édouard, on apprend que le dossier n’est pas réglé. On apprend que l’argent n’est pas au rendez-vous. On ne sait pas ce qu’on va mettre là, des génératrices, des éoliennes, des plaques solaires, le fil électrique ?», lance le maire, qui n’est pas chaud à l’idée de voir des génératrices alimenter les tours.

La députée de Laviolette- Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif.

«On souhaite avoir de meilleures communications avec la députée. Je m’attends à plus de rigueur, à plus de professionnalisme. Parce que ce n’est pas le seul dossier. Je ne veux pas être pris pour aller cogner tout le temps à la porte du ministre. De toute façon, il avait pris pour acquis que le dossier était réglé».

Questionné à ce sujet, le maire a précisé que les ponts ne sont pas rompus avec Mme Tardif : «On a toujours évité d’attaquer la personne. Par des faits, on démontre que le travail n’est pas bien fait. Ça crée des problèmes de confiance. Le lien de confiance entre le conseil et la députée n’est pas fort».

La députée Marie-Louise Tardif n’a pas souhaité étirer cet épisode, rappelant qu’elle entretient «des relations de travail cordiales et fructueuses avec les autres élus municipaux de la circonscription et en souhaite tout autant avec ceux de La Tuque».

«Ne parlez pas pour moi»

Le conseiller Luc Martel a tenu à se dissocier des propos du maire Pierre-David Tremblay, relativement au dossier avec Mme Tardif : «Ne parlez pas pour moi. Je vous l’ai déjà dit, M. Tremblay, quand je vais avoir des commentaires à faire, quand le lien de confiance va être brisé avec quelqu’un, je vais le faire moi-même, ne parlez plus pour moi s’il vous plaît».

«Je parle du conseil, je ne parle pas de l’opposition», lui a répondu Pierre-David Tremblay.

«Je fais encore partie du conseil. Quand vous dites : le conseil n’a plus confiance, je me sens visé. Quand j’aurai des messages à passer, je vais les passer moi-même», ajoute le conseiller.

«Les gens vous jugeront à vos actions, à 27 000$ par année à ne rien faire, ils prendront ça en considération au mois de novembre», tonne Pierre-David Tremblay.

Le mémoire sur le pacte fiscal

Cette déclaration a fait bondir le conseiller Martel, qui cite en exemple le mémoire déposé par Ville de La Tuque auprès du gouvernement du Québec qu’il dit avoir d’abord travaillé. «C’est un des beaux dossiers que j’ai menés et que j’ai travaillés en collaboration avec les fonctionnaires. Même que vous étiez là et que vous avez lâché ce dossier-là, parce que vous n’en aviez plus confiance. Mais on a récolté 950 000$ pour les cinq prochaines années», rétorque le conseiller.

Le terme «opposition» est revenu plusieurs fois au cours de l’assemblée, puisque le maire en coiffe le conseiller Luc Martel, qui ne cache pas, lui-même, en être fier.

En entrevue à la radio O97,1, M. Martel est allé plus loin dans le dossier du mémoire du pacte fiscal : «Lors de la visite des départements, lors de la deuxième semaine du nouveau conseil, j’ai fait part aux maires et aux autres membres du conseil tous les points qu’on perdait avec le pacte fiscal durant les quatre dernières années. C’est là qu’est venue l’idée de faire le mémoire et avec les fonctionnaires ont renchéri en disant tout ce qu’ils avaient perdu dans leur département».

Le montant récolté, insiste M. Martel, est de l’argent neuf dans les coffres de la ville. Il s’est défendu de ne rien faire au conseil municipal, soulignant qu’il s’est retiré de trois comités (circulation, sécurité publique et finances) pour des raisons personnelles. «Je travaille encore dans certains dossiers, mais c’est vrai qu’au mois de novembre, j’ai envoyé une correspondance au directeur général comme quoi je me retirer de trois comités pour des raisons personnelles».