La Tuque accueille le comité forestier de l’UMQ

Le bois d’œuvre, le caribou, la main-d’œuvre et le régime forestier sont au cœur des discussions

FORÊT.  Le comité sur la forêt de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a fait de La Tuque le lieu d’une de ses rencontres annuelles.

Le régime forestier, le bois d’œuvre, la main-d’œuvre et le caribou forestier ont été au coeur des discussions des maires présents, lesquels dirigent des municipalités dont l’économie est tournée vers la forêt.

Réuni quatre fois l’an, le comité sur la forêt profite de l’été pour se rendre dans des régions forestières afin d’en apprendre un peu plus sur les réalités régionales.

Dans un premier temps, ils ont visité les installations des industries John-Lewis. Le vice-président du groupe Rémabec, Eric Bouchard, leur a parlé de foresterie et des particularités de l’entreprise.

La question du régime forestier s’est aussi retrouvée au centre des discussions. «On va demander au gouvernement de revoir le régime forestier dans différents secteurs, parce qu’on fait le même constat que l’industrie», indique d’entrée de jeu le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay.

Le conflit sur le bois d’œuvre qui perdure avec les Américains donne des maux de tête à l’industrie forestière. On entend interpeller directement le gouvernement fédéral, surtout en contexte électoral. «Ça fait longtemps qu’on en parle, ça fait longtemps qu’on le subit», lance Pierre Corbeil, président du Comité sur la forêt de l’UMQ et maire de Val-d’Or, référant à une surtaxe de 20 à 22% sur les produits canadiens.

Selon lui, l’effet combiné du régime forestier, la hausse du coût de la fibre et la surtaxe amènent une pression indue sur l’industrie forestière.

On remarque que l’industrie forestière est bien vivante. «J’ai vu sur le plancher de l’usine (Industries John Lewis) des jeunes, des femmes, des membres des communautés autochtones on parle d’un élément humain, social qui est très important et ces gens-là s’accomplissent», fait remarquer le maire de Val d’Or.

«Ce n’est pas la ressource qui fait défaut, mais il faut travailler de façon intelligente, car pour cette ressource est renouvelable et fait partie pour de notre portefeuille pour réduire les gaz à effet de serre en capturant du carbone et elle nous fait vivre», précise M. Corbeil.

«C’est l’économie verte aussi. Il faut la vendre, cette industrie-là, comme étant très verte et on n’aurait pas besoin autant de le justifier», glisse pour sa part le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay.

La relève

Les maires ont partagé la vision du ministre Jean Boulet qui soulignait, un peu plus tôt cette semaine, l’importance d’intéresser les jeunes aux possibilités d’emploi dans le secteur forestier en période de pénurie de main-d’œuvre.

«Nous allons avoir une discussion avec le Forestier en chef pour savoir ce qui s’en vient après le plan quinquennal 2018-2023, ce qu’il y a dans ses planches à dessin», ajoute Pierre Corbeil.

Le maire d’Alma, Marc Asselin y voit une question d’image : «Si on réussit à renverser la vapeur, et les médias ont une part à faire dans ça, la forêt, ça va intéresser les jeunes. Il y a eu un grand discours pour démolir la forêt, ça a fait craindre aux jeunes. Ça sert énormément à l’environnement, la forêt. Il faut la vendre et bien la vendre, ça va ramener de la jeunesse en forêt. La jeunesse a des missions environnementales et pour l’instant elle pense que la forêt, ce n’est pas bon pour eux, alors que c’est tout le contraire».

Le caribou forestier

Les aires de protection grandissantes du caribou forestier posent problème pour l’industrie forestière. Les maires en ont d’ailleurs discuté lors de leur rencontre à La Tuque. «C’est une espèce qui est considérée comme menacée et les lois fédérales viennent imposer au gouvernement provincial de prendre des mesures de protection. Ces mesures visent presque exclusivement à agrandir des aires de protection. Qui dit agrandir des aires de protection dit réduire des aires de récolte ou de possibilités d’activités humaines, que ce soit un abri sommaire pour la chasse la pêche, un bail de villégiature», résume Pierre Corbeil.

Comment en diminuer les impacts ? «Le défi a l’air simple, mais il est dans tout ça à la fois», établit M. Corbeil.