La FCCQ et la CCIHSM placent leurs demandes au nouveau gouvernement

ÉCONOMIE.  La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice (CCIHSM) s’attendent à ce que le gouvernement réélu priorise la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre ainsi que le développement économique dès le début de son nouveau mandat.

« Le gouvernement ne manquera pas de défis à relever au cours des prochains mois et des prochaines années. Tous les élus pourront compter sur la collaboration habituelle de la FCCQ pour y parvenir », mentionne Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

« La pénurie de main-d’œuvre freine notre développement économique, les chaines d’approvisionnement demeurent chambardées par la pandémie et par la guerre en Ukraine, tandis que le risque de récession vient ajouter une bonne dose d’incertitude dans les plans de nos entreprises « , enchaine-t-il.  » Ces obstacles ne sont pas insurmontables, mais ils vont nécessiter d’activer tous les leviers possibles pour qu’on s’assure que, dans quatre ans, notre économie québécoise soit plus forte et plus résiliente ».

« En plus de la pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement devra se pencher rapidement sur la pénurie de logements et la pénurie de places en garderie, deux enjeux qui nuisent au recrutement et à la venue de main-d’œuvre dans notre région. Le nouveau gouvernement devra également travailler conjointement avec notre milieu pour diversifier notre économie, pour opérer une transition verte et juste, pour conclure le déploiement d’internet haute vitesse et de la téléphonie cellulaire dans les secteurs habités du Haut-Saint-Maurice et pour assurer la pérennité de notre industrie forestière », ajoute Béatrice Roy-Prince, directrice générale de la CCIHSM.

« Nous demandons finalement au gouvernement de se montrer à l’écoute des demandes de la municipalité de La Tuque, qui souhaite notamment des redevances reliées à sa situation géographique particulière. En ce sens, nous plaiderons en faveur d’une décentralisation des pouvoirs et des budgets vers nos gouvernements de proximité », conclut-elle.

Pénurie de la main-d’œuvre : l’enjeu principal de la campagne électorale

La FCCQ et la CCIHSM rappellent que 271 000 postes vacants sont à combler au Québec, selon les plus récentes données. Sur cet enjeu précis, il sera particulièrement important de ne laisser de côté aucun bassin de travailleurs potentiels. La FCCQ recommande que les seuils d’immigration annuels soient établis sur la base de faits et d’études, en favorisant une lecture commune de la situation afin d’éviter les changements de cap abrupts.

« La campagne électorale a malheureusement donné lieu à un débat très polarisé et souvent idéologique à propos de l’immigration, ce qui nuit à notre force d’attraction comme employeurs. Maintenant que la campagne est derrière nous, il est temps de travailler tous ensemble afin de déterminer de la manière la plus indépendante possible la réelle capacité d’accueil du Québec. Et au-delà du nombre total, il faut absolument réduire les délais de traitement des dossiers des candidats à l’immigration économique pour qu’ils puissent occuper aussi vite que possible l’emploi qu’ils désirent », rappelle M. Milliard.

Dans sa plateforme 22 recommandations pour 2022, la FCCQ a également recommandé plusieurs autres mesures pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre, dont des incitatifs fiscaux pour les travailleurs expérimentés qui souhaitent demeurer sur le marché du travail ainsi que l’instauration d’un régime volontaire d’épargne formation pour permettre aux travailleurs d’investir dans leur propre formation.

La FCCQ et la CCIHSM tiennent aussi à réitérer l’importance de s’attaquer aux pénuries de logements et de places en services de garde afin de favoriser la mobilité de la main-d’œuvre entre les différentes régions. Le développement de l’offre de transport collectif, tant urbain que régional, et de transport aérien régional est également crucial à cet effet.

Développement économique : la transition verte comme opportunité pour le Québec

En matière de développement économique, la FCCQ souligne que le Québec dispose de nombreux atouts pour renforcer sa position de leader de la transition vers une économie plus verte, dont son importante capacité de production d’énergie renouvelable, ses nombreuses institutions de formation universitaire, collégiale et professionnelle réparties sur tout le territoire ainsi que ses ressources abondantes en matières premières, notamment forestières et minières. 

« Le gouvernement devra, au cours de son prochain mandat, miser sur nos forces et favoriser les innovations québécoises. La règle du plus bas soumissionnaire dans les achats gouvernementaux doit être remplacée par une nouvelle approche axée sur l’innovation, la durabilité et la réduction de l’impact environnemental. Nous nous attendons aussi à ce que le gouvernement aille de l’avant avec ses intentions de présenter un projet de loi annuel sur l’allègement réglementaire des entreprises ainsi qu’un programme d’aide financière afin de soutenir les PME qui font désormais face à de nouvelles obligations coûteuses et complexes en matière de protection des renseignements personnels « , soutient M. Milliard. (SP)