La diversification économique dans la mire pour développer Parent

PARENT. Le secteur Parent de ville de La Tuque est beaucoup plus dynamique qu’il ne paraît. À regarder bouger le village de 350 âmes, on jurerait qu’il est habité par le double, sinon, le triple de personnes. C’est que s’ajoutent à la population locale les travailleurs et une innombrable quantité de motoneigistes et de quadistes, dépendant des saisons.

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Malgré tout, les défis pour Parent sont nombreux. Éric Chagnon, élu conseiller municipal en novembre 2017 en connaît un chapitre là-dessus.

Régulièrement, à la manière d’un maire, il reçoit ses concitoyens dans son bureau du deuxième étage de l’édifice municipal, l’ancien hôtel de ville de Parent. Il pourrait difficilement faire autrement, vu la situation géographique particulière du quartier 1. C’est là qu’il entend les doléances de ses concitoyens et peut se faire une tête sur les prochains dossiers à travailler.

En premier lieu, il pointe la diversification économique comme étant le point sur lequel on devra travailler pour développer son coin de territoire.

Actuellement entretenu par la forestière Arbec, le tronçon de 80 km de la route 25 reliant Wemotaci à Parent devrait être à la charge du ministère des Transports. «L’entretien est très bien fait, mais s’il n’y a pas de transport de bois ou d’opérations dans ce secteur-là, le chemin n’est pas complètement entretenu», déplore-t-il. En toile de fond, le fait que de plus en plus de Parentois viennent magasiner ou obtenir des services dans la région de La Tuque plutôt qu’à Mont-Laurier et la présence à l’usine Arbec de travailleurs provenant de La Tuque.

L’usine de Parent

«Il y a 125 employés à l’usine. C’est une masse salariale d’environ 5,5M$. Ces gens-là vont acheter des sets de salon, des véhicules, des VTT, des motoneiges. C’est un de chevaux de bataille qui vont s’en venir», soutient M. Chagnon.

Québec a versé un octroi de 550 000$ à Ville La Tuque pour évaluer les travaux nécessaires pour revamper le réseau d’égouts du village. Il y a belle lurette que les Parentois le réclament.

Il y a aussi longtemps que les rues du village ont besoin d’amour. L’asphalte est rongé, mais on ne veut pas les paver à nouveau tant qu’on n’aura pas réparé le réseau d’aqueduc. «En été, il y a beaucoup de trous, mais on travaille pour les emplir», évalue le conseiller municipal.

Le conseiller souhaite trouver du financement, pour doter le gymnase de l’école d’un écran de cinéma afin de projeter des films ou de retransmettre des événements gratuits du Complexe culturel Félix-Leclerc. Cela permettrait de souder la communauté encore davantage.

Il avoue d’emblée : il faut donner un électrochoc. Il n’y a pas beaucoup de bénévolat. «C’est certain que nous n’avons pas le bassin de population que vous avez à La Tuque. La Tuque, c’est dynamique, vous avez le Festival de chasse, vous avez la campagne du Gâteau, ça roule. C’est cette structure qu’il faut importer ici, à plus petite échelle».

L’homme qui vit à Parent depuis 30 ans a une bonne idée de ce qui peut dynamiser le village. En avant plan, il faut des bénévoles et du financement pour offrir des activités et des événements locaux.

Les conditions de travail des trois premiers répondants bénévoles de Parent préoccupent également le conseiller municipal. Il sait que leur travail est indispensable. «Des fois, il est 3h du matin et il faut aller chercher des gens en situation d’urgence, ce n’est pas évident».

 Le bois

M. Chagnon ne peut éviter d’aborder la question de l’approvisionnement en bois, une ressource qui ne profite pas suffisamment à l’économie parentoise. «Ça commence à me fatiguer un peu (…)  Il y a des entreprises situées à 200, 300 km d’ici qui viennent s’approvisionner aux alentours en bois. C’est la loi sur la foresterie qui a changé en 2013, mais il y a des ratés. C’est bon pour le gouvernement, parce que les gens soumissionnent haut pour avoir des lots de bois, mais ce n’est pas bon pour les petits villages comme nous. Ce bois sort de la région, il n’est pas traité ni transformé ici, ça ne fait pas travailler des gens d’ici (…) il y a des villages qui n’ont que ça pour vivre, si vous leur enlevez cela, il ne leur reste plus rien», fustige M. Chagnon.

Il indique qu’il effectuera des interventions auprès des députés, puisque, soutient-il, il y a passablement d’opérations forestières de ce type, parfois à peine à une trentaine de kilomètres de la scierie Arbec : «C’est sûr que ce sont les lois, mais quand les lois sont mal faites, il faudrait les changer».

À Parent, tout est à faire. On a été négligé. Il n’y a pas eu de volonté dans le passé. Je sens que ça change, on a beaucoup plus d’écoute. Le conseil en place est dynamique.

Éric Chagnon