La Classique… contre vent et marée

SPORT. Si le directeur de la Classique internationale de canots de la Mauricie Dominic Thibault a annoncé en avril dernier le retour de l’événement en 2021 avec un plan sanitaire plus serré et sans spectateurs, l’annonce de la venue d’un passeport sanitaire pour le début septembre aurait pu mêler les cartes.

En avril dernier, Dominic Thibault affirmait que son plan sanitaire pour l’événement était l’un des plus étoffés du monde de l’événementiel québécois, tellement que d’autres événements et des municipalités s’en sont inspirés. Selon l’évolution de la pandémie, il serait plus facile pour le directeur de laisser tomber certaines normes que d’en rajouter. « On a été en mesure de bouquer le minimum de personnes que ça prend dans l’équipe avec la pénurie de main-d’œuvre pour essayer de faire une Classique. On était encore en sous-effectif à la mi-juin. On a eu beaucoup de rattrapage à faire. Ç’a été un gros enjeu pour nous. Ça tient pratiquement du miracle ce qu’on a réussi à faire avec ce qu’on a comme ressources. »

Toutefois, il n’est toujours pas question d’accueillir des spectateurs sur les sites gérés par les gens de la Classique. « On reste sur notre position pour les spectateurs. On n’a pas le personnel et les installations pour être en mesure de bien contrôler la foule, explique M. Thibault. Les gens qui veulent la suivre sur le bord de l’eau, il n’y a aucun problème. Et tout sera accessible par la webdiffusion. C’est sur nos sites d’arrivée et de départ et pour les endroits de ravitaillement que la foule ne sera pas admise. On ne veut pas que les athlètes soient exposés à la foule. »

En y allant avec un plan sanitaire plus serré, c’était aussi une stratégie pour enlever une charge de travail à la petite équipe de direction. « On a vu que le Grand prix de Trois-Rivières a dû resserrer ses normes, alors on garde notre plan initial avec le port du masque sur les sites, la prise de température, le registre des participants avec leur condition médicale, et la désinfection du matériel et des embarcations après chaque étape, explique Dominic Thibault. On a aussi un plan d’évacuation en cas qu’une personne développe des symptômes. On ne peut pas aller plus loin, sinon il faudrait les emballer dans du saran wrap. »

« On ne peut pas aller plus loin, sinon il faudrait les emballer dans du saran wrap »

-Dominic Thibault

Avec l’annulation de l’événement en 2020, les canotiers sont fébriles à l’idée de défier de nouveau la Saint-Maurice. « Ça fait pratiquement deux ans qu’il n’y a pas eu de grosse compétition. Il y a eu une petite diminution de participants aux courses du mercredi, et on a vu que les gens ont changé de partenaire de façon plus fréquente. Mais quand on a annoncé qu’il y aurait une Classique, ça été super bien reçu par la communauté canot. Plusieurs personnes nous encouragent et nous disent merci, ça vaut bien plus qu’un chèque de paye. »

Le passeport vaccinal

À 10 jours de la tenue de l’événement, les organisateurs de la Classique ne savaient toujours pas si le passeport vaccinal allait être imposé aux athlètes par la santé publique.

« Il y a plusieurs semaines, nous avons fait une publication sur les réseaux sociaux pour encourager fortement les athlètes à aller chercher leurs deux doses en cas que le passeport soit imposé. C’est certain que plusieurs sont allés chercher une première dose, mais ils n’avaient peut-être pas le temps d’aller chercher une deuxième dose. On aurait souhaité une collaboration avec les événements déjà annoncé depuis longtemps qui sont à quelques jours de l’application de la mise en place du passeport. D’un autre côté, qu’on ait 10, 20, 30, ou 50 canots, la Classique aura lieu quand même. Si c’est le cas qu’un athlète doit avoir ses deux doses pour participer et qu’il a été incapable faute de temps, on va le rembourser. On a même pensé devancer la Classique d’une semaine pour la première fois de l’histoire pour ne pas avoir à composer avec un passeport vaccinal, mais c’est impossible avec toutes les commandes et la réservation de matériel que nous devons faire. L’équipe de tournage est déjà bouquée depuis longtemps, les toilettes chimiques, avec les municipalités, tout est réservé pour du 4 au 6 septembre. Assurément qu’on n’aurait pas reçu les trois quarts de notre matériel. Et on n’a pas le personnel pour se revirer sur un dix cents comme ça. »