La Bostonnais : les trois conseillers démissionnaires expliquent les raisons de leur départ

Les conseillers démissionnaires de la municipalité La Bostonnais, François Descarreaux, Claude Hénault et Renée Ouellette ont précisé les raisons de leur départ du conseil.

Rappelons qu’ils ont quitté le conseil à la suite du départ du maire, Michel Sylvain et de la directrice générale, Michelle Cantin. Ils attribuent leurs démissions au climat malsain qui régnait à l’hôtel de ville.

«Ce n’était carrément plus vivable», lancent d’entrée de jeu Claude Hénault et Renée Ouellette.

Les conseillers François Baugée et Guy Laplante sont pointés du doigt : «Après mûre réflexion, nous avons constaté qu’il serait impossible de travailler et de faire avancer les projets comme depuis les 18 derniers mois. Les conseillers Baugée et Laplante agissent comme un parti d’opposition dont le rôle est de critiquer et démolir tout ce que le conseil met de l’avant. Ils n’ont pas compris ou ne veulent pas comprendre que dans une petite municipalité il faut travailler tous ensemble pour réussir».

Selon les trois ex-conseillers, MM. Baugée et Laplante se sont dissociés publiquement du conseil en faisant parvenir des mémos d’encouragement par la poste aux citoyens.

«En mentionnant qu’ils font cela en leur nom personnel et de celui de conseiller. Des gens qui veulent travailler en équipe n’agissent pas comme ça. Ils ne respectent aucunement le code d’éthique et de déontologie. Ils ne s’impliquent pas lors des assemblées publiques. Ils ne sont jamais proposeurs ou appuyeurs dans les résolutions. Un autre moyen de se soustraire de leurs responsabilités», lancent-ils. On leur reproche également de nuire à l’avancement de dossiers municipaux. «Ils cherchaient des problèmes au lieu de trouver des solutions. Ils ne travaillaient pas dans le même esprit», estime Claude Hénault.

Le dossier de la démolition de l’ancien Domaine l’Aventurier en est un exemple.

«Ils étaient allés chercher des renseignements et n’avaient pas posé les bonnes questions. Il était sur un mauvais chemin et nous disait que c’était lui qui avait raison. On avait eu une autre réponse ailleurs qui nous disait qu’on était correct», affirme François Descarreaux.

La municipalité avait cassé du ciment pour l’enfouir dans le sol de l’ancien commerce situé devant l’église. «C’est de la valorisation qu’on a fait. On a cassé notre ciment d’une certaine grosseur, on a mis du sable avec. C’est un entrepreneur avec des qualifications qui a fait ça. S’il n’avait pas eu le droit de le faire, il ne l’aurait pas fait», expose M. Descarreaux.

«On essayait d’avancer, mais ça ne marchait pas, on allait tout le temps en arrière», déplore Renée Ouellette.

L’administration provisoire

Trouvant irresponsable d’être rémunérés sans pouvoir avancer de cette façon, ils en viennent au constat qu’ils ne réussiront pas à faire avancer les projets.

Selon eux, l’administration provisoire par la Commission municipale du Québec, décrétée en novembre, est la seule façon d’assurer aux citoyens que la municipalité soit administrée adéquatement jusqu’aux élections de novembre 2021.

«De plus, cela permettra aux employés municipaux de retrouver un climat de travail plus sain.

Nous tenons aussi à souligner que malgré tout le contexte malsain, nous avons fait avancer la municipalité. Finaliser le dossier du Domaine de l’aventurier qui perdurait depuis plus de 10 ans. Nouvel aménagement du parc Ducharme. Isolation du grenier de l’hôtel de ville, ce qui a permis une diminution importante des coûts de chauffage, mise à jour des permis de construction, téléphonie, cellulaire, etc», ont-ils énuméré dans un communiqué transmis à L’Écho.

Sur les rangs en novembre 2021

Le groupe entend suivre l’évolution de cette administration provisoire. Ils ont mentionné leur intention de présenter «une équipe complète, dynamique et transparente» pour les prochaines élections municipales. Un groupe privé sur Facebook sera aussi créé.

Contre la fusion

Tous trois se disent contre la fusion avec La Tuque préconisée, semble-t-il, par un groupe de citoyens. La municipalité, pensent-ils, s’est donné des services et on voit de nouveaux arrivants. «Des gens viennent se bâtir ou encore acheter un terrain pour leur retraite. Nos taxes de bienvenue, cette année, ont triplé», estime François Descarreaux. Ils ont des idées pour la développer selon les moyens de la municipalité, à commencer par le pavage du rang Sud est ou un nouveau parc pour les enfants, puisqu’on voit plus de jeunes familles dans la municipalité.

Rappelons que la municipalité de La Bostonnais et sous l’administration provisoire de la Commission municipale du Québec depuis le 25 novembre. Elle remplace le conseil municipal et adopte les résolutions à sa place pour que la municipalité puisse fonctionner.