Immobilier: moins de vente mais un marché tout de même actif

Qu’en est-il des transactions immobilières au cours de la période de la pandémie? 2020 aura amené moins de maisons sur le marché, ce qui n’aura pas empêché le monde de l’immobilier d’être actif.

«Les prix de vente ont augmenté et le délai de mise en marché a vraiment raccourci (le temps entre la mise en vente de la maison et sa vente)», indique d’entrée de jeu Luc Lortie, courtier immobilier chez Re/Max Boréal. Il évalue la hausse du marché immobilier à 20% en 2020.

«Les affaires bougent. C’est essentiel d’avoir un toit sur la tête», estime Laurie Pelletier, courtière immobilière pour Century 21 Impact. Les choses ont bougé, mais dans une plus courte période de temps puisque l’industrie a été paralysée plusieurs semaines dans la première vague de la pandémie.

Bon nombre de locataires qui désirent faire l’acquisition d’une résidence se sont retenus en raison de l’arrêt imposé par la pandémie en mars et avril, soit la période où on décide de renouveler ou non son bail. Ces gens ont donc signé leurs baux en repoussant l’idée de magasiner une maison. Ce ne sera que partie remise : ces locataires pourraient donner suite à leur projet d’acquisition cette année, ce qui créerait un autre engouement.

La pandémie a fait en sorte qu’on est passé d’un marché d’acheteurs à un marché de vendeurs. Vous souhaitez vendre votre résidence ? Plusieurs vous diront que c’est le bon moment de l’inscrire.

Il y a peu de maisons à vendre sur le marché actuellement. Luc Lortie remarque 50 propriétés sur la plateforme Centris pour le seul secteur de La Tuque, un nombre peu élevé. On a déjà vu jusqu’à une centaine d’inscriptions simultanément, et même jusqu’à 140 à l’époque du boom généré par la construction de la résidence des Bâtisseurs. La rareté de cette année a généré une augmentation des prix des maisons.

Les chalets

Les gens qui désirent acquérir des chalets, qui le faisaient initialement près des grands centres, se tournent maintenant vers des régions comme la Haute-Mauricie.

«La plupart de nos clients sont des gens de l’extérieur. Montréal, Sherbrooke, on en avait moins, là, on en a beaucoup. Ils ne sont plus capables d’aller dans le nord, tout est vendu et c’est trop cher, ils s’en viennent jusqu’ici», observe M. Lortie.

Une nouvelle réalité, cette effervescence ? «J’ai toujours eu une clientèle d’en dehors pour les chalets, parce que c’est gros, La Tuque, avec des milliers de chalets. Mais cette année, ç’a vraiment été la COVID-19, les gens veulent partir, être en télétravail, ça leur prend Internet, c’est super important».

Aucun agent ou courtier immobilier ne s’inscrira contre la volonté des gouvernements de doter les secteurs ruraux d’Internet et du signal cellulaire. «Les chalets, quand les gens ont fait 3, 4 heures de route, ils veulent passer une semaine et être capable de travailler. C’est ça, la réalité maintenant», affirme M. Lortie.

Laurie Pelletier perçoit beaucoup d’intérêt des acheteurs pour les propriétés à revenus qui, selon plusieurs, se font plus rares. Elle voit que plusieurs investisseurs de l’extérieur sont prêts à en acquérir.  Comme Luc Lortie et de nombreux autres courtiers, elle a été ralentie par la première vague de la pandémie.

«Les gens qui avaient vendu leur maison et qui devaient se reloger avant une certaine date avaient le droit de continuer leurs visites […] Mais on a des règles à suivre», nuance Mme Pelletier. Parmi celles-ci, le fait de limiter le nombre de personnes dans les visites et l’incontournable masque.

Le contact humain

Laurie Pelletier considère important le contact direct avec le public que lui permet son métier, ce que la pandémie rend un peu plus compliqué en imposant les rencontres virtuelles. «On vit des émotions avec les gens […] Pourquoi on vend une maison ? C’est une succession, un parent est décédé, il survient un divorce. Ou c’est très heureux, on se marie, on déménage de chez nos parents, on s’achète notre première résidence. Les gens ont peur de nous partager ce qu’ils vivent, mais il faut, car on est là pour les guider dans leur projet. Acheter ou vendre une maison, il y a beaucoup d’émotions rattachées à cela, c’est la partie que j’aime de mon travail», a-t-elle relaté.

Il y a quand même eu un bon nombre de transactions effectuées par les notaires au cours de cette période. Là, également, on a dû modifier la façon de recevoir les gens et de traiter les dossiers, pour respecter la distanciation.