«Il faut créer des ponts et les construire» -Constant Awashish à Tout le monde en parle

Le Grand Chef du Conseil de la nation atikamekw, Constant Awashish, était parmi les invités de l’émission Tout le monde en parle diffusée à Ici Radio Canada pour parler des circonstances entourant la mort de Joyce Echaquan.

Deux employés de l’hôpital de Joliette ont été congédiés à la suite des actes de racisme qui ont précédé la mort de Mme Echaquan. Mais Constant Awashish soutient que c’est tout le système qui doit être revu.

Il soutient que les cas de racisme et de mauvais traitements à l’hôpital de Joliette étaient connus depuis plusieurs années.

«C’étaient des événements questionnables, des propos désobligeants à leur égard […] Ce sont de telles circonstances dans lesquelles ils sont traités, les membres de la nation atikamekw, mais aussi les autochtones en général», a-t-il relaté.

Aux dires de Michelle Audet, la mobilisation observée cette semaine avec les vigiles en la mémoire de Joyce Echaquan va prendre de l’ampleur.

«Présentement les gens (de Manawan) sont encore sous le choc, ils sont bouleversés. La confiance est à son plus bas envers le système public», ajoute M. Awashish.

«Il fait créer des ponts et les construire», demande M. Awashish.

«On voit que les Québécois ne sont plus derrière nous, mais ils sont avec nous», croit l’ethnologie Isabelle Picard qui affirmait ne jamais avoir senti un tel appui. La traduction permettrait d’obtenir de meilleurs soins dans des hôpitaux.

De son côté, la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, qui était également de passage à l’émission hier, a refusé de reconnaître qu’il y a du racisme systémique au Québec, même si elle perçoit qu’il en existe dans plusieurs organisations. Celle-ci a insisté sur l’importance de l’enquête du coroner dans l’affaire de Joyce Echaquan. Selon cette dernière, une cinquantaine des appels à l’action de la Commission Viens sont en cours de réalisation. «On n’a pas tout réalisé, les 142 appels à l’action, on en est bien conscient. C’est difficile, en un an, de rattraper des décennies de retards, d’injustices, de choses qui n’ont pas de bon sens. Il faut se mettre en action», a-t-elle lancé. En collaboration avec les peuples autochtones, elle veut lancer une démarche de priorisation des appels à l’action.

«Plusieurs témoignages à la commission Viens, des gens, des experts sont venus reconnaître qu’il existe un racisme systémique basé sur la prémisse que les Premières Nations devaient être discriminées à l’époque. C’est sûr que les temps et les mentalités ont changé, mais encore aujourd’hui les relents de cette mentalité continuent à s’appliquer. C’est ça qui est problématique […] Les gens qui sont en haut du système ne veulent pas reconnaître cette problématique-là. Je pense que c’est de là que ça devrait commencer», a plaidé Constant Awashish.

L’émission s’est terminée avec une prestation de l’auteure-compositrice-interprète Inuk, Élisapie.