Gilles Langevin honoré pour 35 ans d’implication

HOMMAGE. Le Latuquois Gilles Langevin est un bénévole d’une rare trempe. Depuis 35 ans, il travaille activement, sur le terrain, à s’assurer que les membres du Club des adeptes tout-terrain de La Tuque bénéficient toujours d’une excellente qualité de sentiers.

Aussi, le ministère des Transports du Québec lui a récemment décerné le prix du volet Action régionale à l’occasion de l’édition du Prix 2021 de reconnaissance des bénévoles en matière de véhicules hors route.  Il compte parmi les plus anciens éléments du Club des adeptes tout terrain de La Tuque.

« Ce prix met en valeur l’apport remarquable de votre engagement bénévole, qui contribue à rendre la pratique des véhicules hors routes plus sécuritaires au sein de votre région », lui a écrit le ministre des Transports, François Bonnardel.

L’application de M. Langevin ne date pas d’hier. À ses débuts, c’était encore l’époque des « trois roues », le club comptait moins de membres. À bord de son « trois roues », Gilles Langevin réalise déjà qu’il y a des gens intéressés à des randonnées de découverte, même s’il y avait moins de sentiers qu’aujourd’hui. Ainsi débutait un long travail bénévole de tous les instants.

Avec la débroussailleuse, il élargit les sentiers pour que les utilisateurs en profitent.  « On est un groupe de 4, 5 qui sont pas mal actifs », dit le bénévole qui ne veut pas prendre les honneurs pour lui tout seul. L’été, avec les autres bénévoles, il répare des ponceaux endommagés, des fossés, des surfaces de roulement. « Les gens pensent presque que c’est un chemin forestier quand on a terminé. Je pense qu’à travers la province, on est un peu réputé pour avoir de beaux sentiers », fait-il fièrement remarquer. Tout le travail est accompli bénévolement, le club n’a pas d’employé. « On est rendu avec deux pelles mécaniques, un tracteur, un « grader », énumère le bénévole. « Avec l’achat des équipements qu’on a, on peut faire une différence ».

Avec les années, la Fédération des clubs quad s’est implantée et les clubs locaux se sont structurés, même si trouver de l’argent pour acheter de la machinerie pour entretenir les chemins n’est pas toujours de tout repos. M. Langevin rappelle que depuis qu’un montant d’argent est prélevé sur les plaques d’immatriculation des véhicules tout terrain, les sommes réparties entre les clubs permettent plus facilement d’assurer l’entretien des chemins.

Humble, Gilles Langevin ne veut pas prendre tous les honneurs. « Je n’ai jamais couru après ça. S’il y a moyen de ne pas aller devant le public, ça va être correct », rigole-t-il. S’il n’est pas homme à paraître sur les feux des projecteurs, c’est un de ces indispensables travailleurs, dans l’ombre, dont une organisation peut difficilement se passer. Vous le verrez dans le bois. C’est là qu’il est dans son élément.

Seconde carrière

Ce retraité de WestRock depuis 2011 en a pratiquement fait une seconde carrière. Tout jeune retraité, il entreprend une formation en camionnage, puis une autre à L’École forestière de La Tuque comme opérateur de machinerie forestière, un coffre d’outils important pour son futur bénévolat. « Pour transporter nos machines, ça prend une classe 1, parce qu’on a un camion avec un fardier ».

Il a aussi pu travailler en transport lourd pendant quelques années, pendant l’hiver quand le club est moins actif.

Pour les fins du travail, ce Grand-Mérois d’origine, dont l’épouse, Diane, est native de La Tuque, a gagné la région de Montréal pendant 8 ans. Tout un contraste avec son emploi du temps actuel : « Après huit ans dans le trafic à Montréal, on a décidé de revenir ici. J’ai réussi à obtenir un poste à l’usine. J’étais un amateur de moto avant et quand le quad est arrivé, j’ai sauté sur le « trois roues », le quatre roues ».

Comme de nombreux bénévoles, on ne s’étonnera pas de le voir enfourcher son VTT, lors du Jamboree du quad,  la première fin de semaine de juillet, pour guider les gens qui viendront découvrir la Haute-Mauricie.

Moyen de transport agréable, le VTT est devenu un élément important de l’industrie touristique, considère le bénévole, même si des clubs dans la province peinent à trouver du financement pour acheter de la machinerie neuve. Comme plusieurs bénévoles, il souhaite que le VTT soit davantage reconnu par les instances gouvernementales comme un produit touristique qui attire autant des amateurs locaux que des touristes. De nombreux utilisateurs sillonnent plusieurs régions lors de voyages en quad.

Aujourd’hui, le Club Adeptes tout terrain entretient 750 km de sentiers. Une grande fierté pour le bénévole qui entend continuer son implication, tant que la santé sera au rendez-vous : « Ce n’est pas parce que tu es rendu à 70 ans que tu as l’envie d’arrêter ».