Dominique Brown : le créateur de jeux vidéo devenu chocolatier qui carbure à l’innovation

ÉCONOMIE.  La Société d’aide au développement des collectivités (SADC) du Haut-Saint-Maurice et la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice (CCIHSM) ont accueilli l’homme d’affaires Dominique Brown, le créateur de jeux vidéo devenu chocolatier, au cours d’un souper-conférence.

«Conquérir le monde, c’est devenir le numéro un dans son industrie, au monde». Un objectif qui a toujours animé Dominique Brown, même lorsqu’il a commencé sa carrière entrepreneuriale, très jeune.

À 11 ans, il avait dit à sa mère que, plus tard, il posséderait sa propre entreprise qui vendrait des jeux vidéo, partout dans le monde.

C’est ce qu’il a réalisé en orientant son parcours professionnel dans le but de fonder sa propre entreprise. En septembre 2000, il démarre Beenox, alors que son employeur annonce que l’entreprise pour laquelle il travaille déménage à Montréal, car il n’y a pas assez de débouchés en jeu vidéo à Québec.

«Plus tu es jeune, quand tu te lances en affaires, moins tu as de choses à perdre, à risquer. Et plus ça va, plus ça devient difficile», analyse le dragon.

Beenox a lancé un écosystème du jeu vidéo viable, malgré les embûches, qui lui ont fait réaliser l’importance d’innover. Son entreprise s’associe à Activision en 2005 dans le début d’une aventure qu’il qualifie d’incroyable : «Je suis devenu, à 26 ans, le plus jeune vice-président d’une compagnie qui faisait 1G$ de chiffre d’affaires, qui était cotée en bourse, avec son siège social à Santa Monica, en Californie». En 2010, l’entreprise comptait jusqu’à 500 employés. «À un moment de son histoire, Beenox a été le studio de jeux vidéo avec le plus d’employés du plus gros éditeur de jeux vidéo au monde. On avait réussi, mais on n’avait aucune idée que c’était possible. Ce n’était pas supposé marcher. On était à Québec, le contexte n’était pas là», soutient celui qui croit que pour réussir à en affaires, il faut se fixer des objectifs ambitieux.

Puis, voyant le niveau de maturité de son entreprise acquise, Dominique Brown amorce une réflexion en 2012, lui qui carbure aux défis de créativité et de croissance.

Dominique Brown

En 2011, M. Brown achète une petite chocolaterie artisanale sur l’île d’Orléans, où il demeure, troquant tranquillement le jeu vidéo pour le chocolat. Le parallèle est facile à dresser : «J’ai toujours été dans les jeux vidéo familiaux, jamais dans les jeux violents. J’ai toujours aimé développer des univers qui émerveillent les gens». Il achète ensuite les cinquante actionnaires de Chocolats Favoris, qui opéraient trois succursales dans la région de Québec.

«On s’est dit qu’on allait créer une chocolaterie unique au monde», s’est-il proposé, bien qu’il confesse ne pas avoir été familier avec le chocolat à ce moment.

Chocolats Favoris regroupe 48 chocolateries dans trois provinces, soit 40 au Québec, 7 en Ontario et une en Colombie-Britannique

Une recette qui s’applique aussi à La Tuque

Son expérience s’applique parfaitement aux petites régions comme la Haute-Mauricie. «Aujourd’hui, plus que jamais, avec les moyens technologiques, quelqu’un peut faire des affaires à partir de n’importe où. On a accès à tout le monde à partir de notre clavier, aujourd’hui, qu’on soit à La Tuque ou n’importe où ailleurs. Quand on était à Québec, au départ, il n’y avait pas d’industrie du jeu vidéo et on en a bâti une», a-t-il relaté à l’Écho de La Tuque.

Tout ne se fait pas tout seul. «Il faut avoir de l’innovation et se bâtir une équipe extraordinaire. Tu sais où tu t’en vas, tu déploies ton plan. Le Québec on est un endroit où il y a toute sorte d’organismes pour du financement, pour de l’accompagnement aux entrepreneurs. On est dans une situation qui est meilleure qu’elle ne l’a jamais été pour supporter des entrepreneurs, aujourd’hui», a également raconté à l’Écho Dominique Brown.

Le Québec, remarque-t-il, vit un bon éveil entrepreneurial. «Il n’y a jamais eu autant de programme, de concours, de façons de valoriser l’entrepreneuriat au Québec […] Je vois des jeunes se lancer et ils sont supportés par un écosystème entrepreneurial qui est vraiment impressionnant», perçoit l’entrepreneur.