Des retraitées du réseau de la santé reprennent du service

SANTÉ. Trois jeunes retraitées du réseau de la santé ont répondu à l’appel pour aller prêter main-forte dans le but de dépister les gens, pour lutter contre la propagation de la COVID-19.

Elles oeuvrent au Centre multiservice de La Tuque du CIUSSS-MCQ, où on les retrouve depuis plusieurs mois.

«On était vraiment contents de les accueillir. Il y en a deux qui sont là, depuis le début. Elles sont très dévouées, très impliquées», lance d’entrée de jeu Nathalie Martel, chef des services ambulatoires et soins critiques.

L’Écho a rencontré deux d’entre elles, Sylvie Mélançon et Sylvie Gauthier.  La première est technicienne de laboratoire retraitée et la seconde infirmière à la retraite.

«Au printemps, on écoutait toujours la conférence de presse du premier ministre Legault avec la ministre McCann et, un moment donné, ils ont demandé de l’aide. J’ai dit: je suis en forme, je vais aller donner mon nom», évoque Sylvie Gauthier.

Sylvie Melançon a attendu le deuxième appel lancé au mois d’août avant d’offrir sa candidature. Elle non plus ne le regrette pas.

D’abord à temps partiel, elles ne cachent pas que ce nouvel emploi commence à ressembler à un poste à temps plein. «On se partage les horaires», confiaient-elles. Une autre infirmière retraitée, Francine Trépanier, leur prête main-forte, tout comme une infirmière régulière, Dominique Landry.

«Plusieurs personnes demandent: tu n’as pas peur? Non, on est bien protégées, on a tout l’équipement de protection individuelle, on ne lésine pas sur les masques, les gants, les jaquettes, les lunettes de protection», indique Mme Gauthier.

Un rigoureux processus de désinfection est effectué entre chaque passage. «Je dis toujours que j’ai les chaises les plus propres en ville», ajoute-t-elle, en riant. Variable au début, le nombre de patients rencontrés chaque jour peut aller jusqu’à une vingtaine pour chacune d’elles.

Leur travail est aussi d’entrer des données préalables à l’analyse des échantillons recueillis, mais sans oublier les judicieux conseils après le prélèvement. «Les gens ont beaucoup de questions, surtout depuis les Fêtes. Il faut leur expliquer les consignes de confinement», observe Sylvie Melançon.

Le nombre de cas est en hausse et les deux dames remarquent une augmentation du niveau d’inquiétude des gens. Des journées qu’on anticipait comme tranquilles, ces dernières semaines, ont fini par se remplir de rendez-vous.

«On n’est pas dans une grande ville. Lorsqu’il y a plus de cas, les gens viennent plus. Quand il y a une accalmie, ils viennent moins», signale Nathalie Martel. L’été dernier, par exemple, on a vécu des périodes plus creuses.

À la clientèle qu’elles reçoivent quotidiennement, il faut ajouter les infirmières et les préposés aux bénéficiaires qui doivent aller se faire tester chaque semaine ainsi que les tests préventifs pour les usagers qui doivent passer sous le bistouri.

Elles entendent continuer leur travail tant que ce sera utile. «C’est notre objectif», disent-elles d’emblée. «Et j’ai l’objectif de les garder, enchaîne Nathalie Martel. Je les apprécie tellement».

Leur travail se fait sans aucun jugement, il est important de le préciser. «Il y en a qui se sentent coupables, ils sont gênés de venir, d’avoir un résultat positif ou d’avoir été en contact avec quelqu’un (qui a été testé positif). Elles sont à l’écoute et empathiques», évalue aussi Mme Martel.

Écouvillon ou gargarisme?

Que les personnes qui peuvent se sentir intimidées par l’invasif test de l’écouvillon soient rassurées: un nouveau test par gargarisme gagne en popularité. Mais sachez-le, si vous optez pour le gargarisme, vous ne devrez pas avoir mangé 15 minutes avant le test.

«C’est selon le choix des usagers, mais la plupart du temps, ils choisissent d’utiliser le gargarisme», rigole Nathalie Martel. Les deux tests sont aussi précis et fiables l’un que l’autre.

On utilise trois salles dans les locaux du comité des usagers du Centre de santé (anciennement la SAAQ dans la vieille partie de l’hôpital). Un choix stratégique, puisqu’on veut éviter que les gens ayant potentiellement la COVID-19 ne se promènent dans l’hôpital.

Le délai est court entre le moment où le rendez-vous est pris et celui du prélèvement. La clinique est ouverte sept jours par semaine, de 9h à 17h.

Pour passer le test, on prend rendez-vous à la clinique de dépistage de La Tuque, sur le web, à la plateforme Clic santé ou en appelant, sans frais, à 1 877 644-4545.