Décès de Joyce Echaquan : le CNA interpelle Québec

Le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) a interpellé le gouvernement du Québec sur les circonstances qui ont précédé le décès de Joyce Echaquan au Centre hospitalier de Lanaudière. Le CNA dénonce que la dame, une Atikamekw de Manawan ait vraisemblablement subi un traitement inadéquat.
Le CNA affirme que les discriminations envers les autochtones dans les services publics sont malheureusement encore beaucoup trop présentes. «Alors que la vidéo publiée par la défunte, en souffrance et appelant à l’aide, révèle une condescendance troublante et des propos racistes de la part du personnel soignant, le CNA demande qu’une enquête indépendante soit menée et que l’application des recommandations du rapport Viens soit accélérée», lance le CNA.
«Il est malheureux de constater qu’en 2020 de tels comportements puissent encore se produire. Il est de la responsabilité de tous de les dénoncer, surtout dans le contexte des services de santé et dont la déontologie devrait nous protéger de l’inconfort du racisme», a mentionné Constant Awashish, Grand Chef de la Nation Atikamekw.
Il y a un an, rappelait le CNA, le rapport Viens faisait état d’une situation accablante sur la considération des autochtones dans les services publics. Un récent sondage dévoilé cet été par l’Association des Premières nations Québec-Labrador (APNQL) démontrait un racisme encore très actif envers les autochtones au sein des institutions québécoises. «Combien de tragédies et d’injustices les autochtones du Québec doivent encore vivre avant de se sentir en sécurité face à l’État ?», se demande Constant Awashish.
Le conseil des Atikamekw de Manawan a lui aussi dénoncé les actes posés par certains membres du personel du Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière à Joliette. «Combien de victimes faut-il pour que le gouvernement de François Legault réagisse et reconnaisse que le racisme systémique existe au Québec», se demandent les élus.

«Nous en avons assez de vivre du racisme auprès des services publics. Personne ne devrait être traité ainsi. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour que ces gestes ne soient plus jamais commis», fustige le chef du conseil des Atikamekw de Manawan, Paul-Émile Ottawa.
De leur côté, les élus du conseil des Atikamekw de Wemotaci (CAW) ont accueilli les circonstances troublantes du décès de cette mère de famille avec stupeur et colère. «Les élus du CAW espèrent que toute la lumière sera faite rapidement par l’entremise d’une enquête non seulement sur les causes du décès de Mme Echaquan, mais aussi sur le traitement indigne, dégradant et raciste qu’elle a subi par des professionnels de l’établissement hospitalier où elle est décédée», a dit Patrick Boivin, conseiller délégué aux communications du conseil.

Sur les réseaux sociaux, le mot clic #JusticePourJoyce est utilisé pour dénoncer le traitement réservé à Joyce Echaquan.