Décès du père de la croix lumineuse

Une importante page de l’histoire de La Tuque vient de se tourner avec le décès de Robert Tremblay qu’on appelle le père de la croix lumineuse. L’annonce du décès de M. Tremblay a été effectuée aujourd’hui par la paroisse St-Martin-de-Tours, qui ajoutait que les funérailles auront lieu le samedi 20 août.

Tout au long de sa vie, M. Tremblay, qui a possédé le commerce JE Tremblay de la rue St-Louis, pendant plusieurs années, s’est signalé par ses nombreuses implications bénévoles, accomplies dans l’ombre, plus souvent qu’autrement.

Homme agréable à côtoyer, souriant et doté d’un bon sens de l’humour, ce bienfaiteur voulait aider les autres, donner un coup de pouce aux gens dans le besoin. « J’ai toujours aimé le monde, j’ai toujours eu une bonne santé », avait-il dit à L’Écho, en entrevue, lors du centenaire de La Tuque.

À travers les dernières décennies, M. Tremblay s’est notamment signalé par son implication dans le club Rotary de La Tuque. Aussi, les Latuquois lui doivent la croix lumineuse, qui surplombe la ville, à l’est sur la montagne depuis 1954.

Voici le texte que L’Écho avait publié en avril dernier, alors que M. Tremblay faisait la Une de notre édition papier, à la suite d’une reconnaissance qui lui a été attribuée par Ville de La Tuque dans le cadre de la Soirée Cœur et Passion.

Des hommages au père de la croix lumineuse

La croix lumineuse, qui fait partie du paysage latuquois depuis 1954, est impossible à manquer, surtout depuis que ses lumières, qui étaient demeurées éteintes depuis nombre d’années, scintillent à nouveau sous toutes les couleurs, le soir.

Le père de la croix lumineuse, c’est Robert Tremblay.

L’homme de 101 ans a encore bien des anecdotes à raconter et il l’a d’ailleurs fait à l’occasion de la Soirée Cœur et Passion, après l’hommage qui lui a été rendu.

M. Tremblay vient d’une famille de bâtisseurs.  Son père, Joseph-Élie, achète un commerce de bois en 1910 situé au 450, rue St-Louis. Le commerce, spécialisé en matériaux de construction et de rénovation, aura en opération plus d’un siècle. À travers leurs activités commerciales, les Tremblay ont développé un sens de l’implication communautaire remarquable.

On est en 1954. Au cours d’un souper avec son ami Gaston Matte, les deux hommes émettent l’idée d’ériger une croix sur la montagne, une idée qui prend rapidement forme.

Un comité est formé, 35 personnes sont présentes lors d’une assemblée et mettent l’épaule à la roue. Bâtir le socle en ciment aura coûté 800$, mais le plus clair du travail aura été fait gratuitement. Alors que M. Matte concevait la croix d’aluminium, Robert Tremblay voyait aux finances.

« La réalisation de la croix fut exécutée par M. Matte, dans son atelier sur la rue Kitchener, qui après de nombreuses heures de soudure, de montage et de patience, termina la croix d’une hauteur de 55 pieds et de 33 pieds de largeur. Elle fut assise sur une base de ciment de 12 pieds cubes coulée à la main. Chacune des sections d’aluminium de celle-ci a été montée pour être soudée et boulonnée pour au moins 100 ans. Par la suite, il ne restait qu’à installer l’électricité pour que la croix illumine et protège la Ville », avait expliqué M. Tremblay à L’Écho, il y a quelques années. 

En 2009, avec de l’aide, il avait entrepris une restauration de la croix, qui avait entre autres permis de lui redonner ses lumières.

Bénévole

M. Tremblay est avant tout un bénévole qui a toujours œuvré dans l’ombre parce qu’il estime avoir été chanceux dans sa vie. À travers les anecdotes, Robert Tremblay retient une chose : toute sa vie, il a donné aux autres sans que ça ne fasse de bruit :  « Je n’ai jamais dit à personne ce que je faisais (…) mon nom ne parait jamais ».

Celui qui s’est aussi impliqué dans le club Rotary apprécie particulièrement La Tuque, une ville où vivent des gens généreux. « Continuez ! Vous êtes reconnus dans la province de Québec comme des bienfaiteurs », livrait-il comme message à tous ces bénévoles.

Surtout, il est heureux de voir sa croix, tous les soirs, lorsqu’elle illumine le paysage latuquois, parce qu’il sait qu’elle veille sur tous les habitants de la ville, qu’ils soient croyants ou non.

 

Nos condoléances à sa famille et ses amis.