Convention collective: Ville de La Tuque pourrait demander la médiation

Renouvellement de la convention collective des cols bleus et blancs

CONVENTION. Accusée sur la place publique par le syndicat d’entretenir un climat de travail malsain, Ville de La Tuque passe à l’offensive en publiant un communiqué dans lequel elle donne sa version des faits tout en rejetant la contre-proposition syndicale déposée le 30 mars dernier.

«Dans les médias régionaux, le conseiller syndical Cédric Vallerand de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) a tenu des propos mensongers pour discréditer l’administration municipale latuquoise, un geste que Ville de La Tuque considère comme un grand manque de respect envers l’employeur et les personnes qui sont mandatées pour négocier la nouvelle convention collective.», peut-on lire dans le communiqué.

Ville de La Tuque rappelle qu’aucun élu ne siège sur le comité de négociation patronal qui est composé du directeur général, de la directrice des ressources humaines et d’un conseiller en relations industrielles mandaté par l’UMQ (Union des municipalités du Québec). Ce comité, rappelle la Ville, travaille à l’intérieur des balises transmises par le conseil municipal, tant au niveau de sa capacité financière que des services à offrir à la population.

La convention collective des cols bleus et blancs de la municipalité est échue depuis le 30 juin 2019. Le fait que ses négociations ne soient pas encore finalisées plus de 22 mois plus tard tient à trois éléments selon Ville de La Tuque. Le syndicat aurait demandé à amorcer les négociations le 25 septembre 2019 alors qu’il était possible de le faire six mois plus tôt. En contexte de Covid-19, le syndicat aurait exprimé le souhait de négocier en présentiel, ce qui a entraîné des délais en raison des consignes sanitaires. Enfin, Ville de La Tuque rappelle que son directeur général, membre du comité de négociation, est en congé de maladie depuis plusieurs semaines en raison d’un problème de santé important.

Ville de La Tuque se dit consciente que la restructuration interne dans laquelle elle s’est engagée depuis plus d’un an peut créer du mécontentement pour une partie des employés «car le changement est toujours une source de stress dans une organisation.» Rappelons que cette réorganisation a fait passer le nombre de directeurs de services à l’hôtel de ville de 14 à 7. Les directeurs qui ont perdu leur poste portant dorénavant le titre de chef de service.

Contre-proposition rejetée

En publiant ces précisions, Ville de La Tuque a dû même coup annoncé rejeter la contre-proposition syndicale. Dans une lettre envoyée à la CSD et dont L’Écho a obtenu copie, Sébastien Archambault, porte-parole du comité de négociation patronal, souligne qu’«il aurait été de mise que le syndicat se garde une réserve avant d’avancer que l’offre salariale  »frise la folie ». Surtout particulièrement quand le syndicat dépose une contre-proposition d’augmentations salariales de 20% sur 5 ans dont 10% pour les deux premières années.»

Dans cette même lettre, l’employeur rappelle que l’indice des prix à la consommation a été de 0,8% en 2020 et que plusieurs Latuquois ont perdu leurs emplois durant cette même année pandémique. «Est-ce que le syndicat croit sincèrement que les contribuables de la Ville de La Tuque accepteraient de tels déboursés?», écrit Sébastien Archambault.

Le comité de négociation patronal souligne également que l’employeur se réserve le droit d’entreprendre tout recours approprié envers le syndicat si celui-ci continue de colporter sur la place publique des «allégations de mauvais climat de travail» que Ville de La Tuque considère totalement inappropriées. La Ville termine sa lettre en souhaitant poursuivre le processus de négociation tout en évaluant la possibilité de recourir au processus de médiation.