Clinique de spasticité : 20 ans à améliorer la qualité de vie des usagers

Vivre avec un poing fermé en permanence, se déplacer péniblement en raison d’une perte de fonction des membres inférieurs; ces conséquences de la spasticité, la clinique de gestion de la spasticité du Centre intégré universitaire de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) en fait son champ d’expertise.

La clinique, située au centre multiservices de santé et de services sociaux Cloutier dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, vient de fêter ses 20 ans. Dr Stéphane Charest, neurologue, et Dre Josée Fortier, physiatre, ont mis sur pied cette clinique de spasticité en 2001.

Mais qu’est-ce que la spasticité?

La spasticité est une augmentation anormale du tonus musculaire. Cette problématique peut survenir par exemple après un accident vasculaire cérébral, un traumatisme crânien, en raison de la sclérose en plaques ou d’une paralysie cérébrale.

La spasticité entraîne une perte d’autonomie et de la qualité de vie. Malheureusement, on ne peut guérir de cette problématique. Mais un suivi constant permet d’accentuer le bien-être des personnes atteintes. À la clinique de gestion de la spasticité du CIUSSS MCQ, les traitements s’effectuent par l’entremise de plusieurs professionnels tels que des médecins, infirmières, physiothérapeutes, ergothérapeutes, préposés aux bénéficiaires et orthésistes. Cette offre de services multidisciplinaires est la clé du succès de la clinique.

Dre Isabelle Côté, physiatre, s’est jointe à l’équipe en 2011. Puis, Dre Rose-Frédérique Desfossés, également physiatre, s’est ajoutée au personnel l’an dernier. Cependant, le défi de main-d’œuvre demeure bien présent. Toutefois, la passion unissant les professionnels impliqués dans cette aventure en fait un milieu de choix pour développer des professionnels qui aiment les défis et faire la différence auprès des personnes aux prises avec cette problématique moins connue.

Une demande grandissante

Les soins prodigués s’adressent à une clientèle âgée de 12 à 100 ans. Quelque 400 patients font présentement l’objet d’un suivi. D’ailleurs, la demande de soins en spasticité est en constante hausse. « Nous aimerions augmenter la capacité de la clinique », mentionne Dr Stéphane Charest, cofondateur de la clinique. C’est aussi que les traitements sont grandement bénéfiques pour les usagers. Ils servent, entre autres, à améliorer et à maintenir l’autonomie, à faciliter l’hygiène et à optimiser le positionnement.

Alexis Rouette vit avec une paralysie cérébrale. Âgé de 27 ans, il fréquente la clinique de gestion de la spasticité depuis bientôt 10 ans, car les orteils de son pied gauche sont en flexion constante. Le jeune homme reçoit des injections de toxine botulinique tous les trois mois afin de détendre ses muscles et lui donner une meilleure flexibilité. Ces soins ont un impact majeur sur sa vie. « Les traitements me donnent plus d’endurance physique. Ils me permettent aussi d’avancer dans la vie et d’avoir un travail », mentionne celui qui occupe un poste de préposé à l’entretien ménager à la hauteur de 30 heures par semaine à la Société Saint-Vincent de Paul de Shawinigan. Alexis avait 18 ans lorsqu’il a été référé à la clinique. « Les interventions ajustées et précoces en gestion de la spasticité réduisent les impacts sur les usagers », explique Dr Charest.

Une équipe récompensée

Dre Josée Fortier, Dr Charest et leur équipe ont notamment reçu un prix d’excellence de l’Association des hôpitaux du Québec en 2003 pour souligner le leadership médical dans l’élaboration de la clinique. La clinique du CIUSSS MCQ est la plus grande au Québec dans ce domaine par rapport au volume d’activités et la quatrième plus achalandée au Canada.