25 ans de formation pour les jeunes

LA TUQUE.  Le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) du Haut-St-Maurice vient de souffler ses 25 bougies. Fondé en 1997, l’organisme a toujours eu la même personne à la direction avec Karine Pérusse… enfin presque.

Mme Pérusse a obtenu la direction du CJE après seulement 6 mois d’existence de l’organisme. « Dès mon arrivée au CJE, j’étais nommée à la direction du haut de mes 24 ans, lance Karine Pérusse en riant. Le carrefour est parti assez petit puisqu’on fonctionnait en satellite. Il y avait deux intervenants à la Maison de jeunes, une intervenante au Centre d’amitié autochtone (CAA) et une autre au CAPE (centre d’alphabétisation), et il y avait moi pour la clientèle régulière. Après un an et demi, on a regroupé tout ce beau monde-là sous le même toit. On avait peu de services à l’époque avec l’aide à la recherche d’emploi, et le retour aux études. Maintenant, on offre une dizaine de services. »

Il y a 25 ans, quatre employés travaillaient pour le CJE pour 14 employés actuellement, et bientôt 15. On peut s’imaginer que le défi de gestion n’est plus du tout le même. « Effectivement, on est justement à revoir les descriptions de tâches de tout le monde. Contrairement à d’autres directions en Mauricie, je n’ai pas d’adjoint et je fais la comptabilité », ajoute la directrice.

Quel est le service offert par le CJE qui a pu consolider l’organisme à La Tuque? « Au début des années 2000, nous avons eu l’arrivée de Place aux jeunes qui était là pour développer le sentiment d’appartenance de nos ados avant qu’ils quittent le secondaire pour tenter de ramener des diplômés dans la région pour combler le besoin de main-d’œuvre. Ç’a eu un impact. Aujourd’hui, quand on va dans les classes de secondaire 5 pour sonder qui veut revenir à La Tuque après leurs études, on est parti d’une majorité qui ne voulait pas revenir à une majorité qui veut revenir. On a réussi à semer des graines importantes à ce niveau », affirme Mme Pérusse. 

Le volet de l’entrepreneuriat jeunesse a pris aussi de l’ampleur avec l’accompagnement dans les écoles, autant pour le primaire que pour le secondaire.

Le CJE a greffé un service d’accueil avec Choisir La Tuque, et l’organisme est encore plus actif avec les nouveaux arrivants depuis que le SANA a cessé ses activités en 2015.

« L’immigration n’était pas tant présente en 2015 comparativement à aujourd’hui où nous sommes dans une effervescence. Au début du SANA, il y avait peut-être de 10 à 12 clients par année. En 2019, on ne savait pas trop à quoi s’attendre alors on avait estimé à une vingtaine de clients, et nous en avons eu une soixantaine. Nos entreprises font appel à l’embauche de la clientèle immigrante, tout comme les services publics. »

De plus, depuis 2015, le CJE ne se limite plus seulement à la clientèle de 15 à 35 ans. « On dessert maintenant la clientèle de 15 ans et plus, jusqu’à ce que la personne soit apte au travail. De plus en plus, on reçoit une clientèle près de la retraite qui aimerait se réorienter ou même des retraités qui sont prêts à revenir sur le marché du travail à temps partiel. La pandémie a changé bien des choses », ajoute la directrice.

En janvier prochain, un nouveau programme fera son apparition à l’école au CJE. « C’est pour les jeunes qui songent à faire un retour aux études aux adultes, mais qui ne se sentent peut-être pas prêts. Ils pourraient commencer aux CJE, pour ensuite intégrer l’école aux adultes à temps plein. Ça existe ailleurs en région, mais pas ici. »

Le monde communautaire peut être parfois volatile. Qu’est-ce qui fait que Mme Pérusse est toujours à la barre du CJE depuis presque 25 ans? « J’adore la mission de l’organisme avant tout. Ça m’allume d’accompagner les gens dans la poursuite de leur rêve. Le fait qu’on a un réseau national fort est intéressant parce qu’on ne se sent jamais seul. En région aussi on travaille de façon très étroite. »