15M$ pour la sécurisation culturelle : «une bonne nouvelle en soi»

Le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) a réagi à l’annonce du nouveau ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, d’un investissement de 15M$ pour la sécurisation culturelle. Aux dires du CNA, c’est une bonne nouvelle en soit, car l’annonce se lie à certaines recommandations du rapport de la commission Viens.

«Il y a encore beaucoup de travail à faire pour résoudre les iniquités et le racisme systémique. Établir un lien de confiance entre les autochtones et le système de santé ne se fera pas du jour au lendemain. Cette annonce témoigne à tout le moins d’une volonté d’agir du gouvernement, et c’est pour ça que nous tendons la main pour travailler ensemble», a mentionné Constant Awashish, Grand chef de la Nation Atikamekw.

«La sécurité de nos membres dans leurs interactions avec le système de santé, particulièrement dans Lanaudière, est la grande priorité du Conseil des Atikamekw de Manawan. Nous devons continuer à travailler pour établir un climat de collaboration avec des gens de confiance même si le chantier demeure vaste. Cet investissement peut vraisemblablement contribuer en ce sens», pense, pour sa part, le Chef de Manawan, Paul-Émile Ottawa.

Le CNA affirme que la sécurisation culturelle doit être travailler en profondeur. On estime également qu’elle débute par une compréhension du déséquilibre socio-économique pour les Premières Nations.

«Au sein du système de santé, cela signifie entre autres, l’opportunité aux autochtones d’exprimer leurs cultures et leurs manières d’être sans crainte de représailles ou de mauvais traitements. C’est permettre aux membres des Premières Nations d’évoluer dans les systèmes de santé au pays, en tant que patients, mais aussi en tant que professionnels de la santé en toute sécurité», ajoute le CNA.

Ce besoin urgent d’agir motive le dépôt du Principe de Joyce la semaine prochaine, auprès des gouvernements du Québec et du Canada.

Le principe de Joyce est cette initiative Initiative du Conseil des Atikamekw de Manawan développée en collaboration avec le CNA. Il affirme le droit des autochtones d’accéder aux services de santé de manière sécurisante et sans discrimination. Ce principe apportera certainement de nouvelles avenues en ce qui a trait à la sécurisation culturelle.

«C’est par le développement de connaissances des acteurs du système de santé, par la compréhension et le respect mutuel qu’on y arrivera. Au final, c’est toute la société qui pourra en bénéficier», a conclu M. Awashish.