Un respect et une amitié depuis plus de 40 ans

FOLKLORE. Ils font de la musique depuis que le monde est monde. Ils se connaissent depuis toujours et surtout, se respectent énormément.

Potes dans la vie comme sur scène, Gilles Gosselin et Denis Côté confient, non sans une légitime fierté, que c’est la première fois qu’un événement auquel ils prennent part, pense à les remercier de façon aussi tangible. On sait que le Festival de chasse du Haut St-Maurice a interrompu son tout premier déjeuner, lundi, pour une courte, mais solennelle, cérémonie où un hommage leur a été rendu. Comme il se fait dans le monde du hockey, on a retiré leurs chemises à carreaux et elles ont été suspendues sur les deux grands mats, tout près de la scène, où on les verra toujours.

C’est en 1974 que les deux légendes du folklore ont commencé leur histoire d’amour avec le Festival de chasse.

Denis Côté en avait entendu parler par Ti-Blanc Richard. Il était collaborateur à son émission «Signé Ti-Blanc Richard», présentée à TVA, et Ti-Blanc avait demandé à Denis Côté de l’accompagner pour un spectacle à La Tuque, dans une tente sur la rue Commerciale, face à l’Hôtel Windsor. «Je suis monté à La Tuque, avec mon accordéon et j’ai joué quelques tounes», se remémore-t-il. Avec Charlie Landry, à l’époque, le party prenait beaucoup dans ce qu’on appelait alors la «Cabane du braconnier».

Gilles Gosselin, lui, effectuait une tournée des régions de Matane, Rivière-du-Loup et Montmagny, quand il a décidé de faire un saut à La Tuque. Lui aussi, est venu faire quelques tounes et a eu la piqûre pour le Festival de chasse.

A l’occasion, il leur arrive de jouer ensemble dans d’autres festivals au Québec. Accompagnés de trois autres musiciens professionnels, ils ont d’ailleurs présenté un spectacle au cabaret du Capitole intitulé «La tradition continue», en 2013. «On a fait quelques concerts d’église également», souligne Denis Côté.

Ils ont de l’attachement pour La Tuque, peut-être un peu parce que les deux confirment y avoir de la parenté. Denis Côté évoque la famille Boutet, alors que Gilles Gosselin, parle de Jos Tardif qu’il prend beaucoup de plaisir à rencontrer à la tente du chasseur.

«Mon idole, au niveau musical, est René Alain de La Tuque. Il jouait dans l’orchestre de la famille Soucy», raconte Denis Côté, qui a aussi participé, dans son jeune âge, à l’émission Soirée Canadienne, de Louis Bilodeau.

Il s’en est passé des choses

Des anecdotes, Gilles et Denis en ont à la tonne. Pas toutes racontables, vous vous douterez.

Mais Denis Côté raconte celle où il avait fait croire à un membre du comité du Festival que son idole Michèle Richard allait faire un tour à la tente. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que c’était Denis Côté qui, habilement maquillé, incarnait la chanteuse !

Ou celle où Gilles Gosselin prétendait que l’eau sucrée, le matin, faisait du bien à la voix, surtout quand il faisait un froid d’octobre. Mais il avait oublié ce détail : parfois, il y ajoutait un peu de gin dans sa mixture et il s’est trouvé quelqu’un pour goûter à ce breuvage, qui a fait la grimace, de si bon matin !

Aujourd’hui affecté par la maladie, Gilles Gosselin tenait à tout prix à venir jouer à La Tuque pour le 42e Festival. «Quand je monte sur scène, l’adrénaline monte et je suis en pleine forme», lance-t-il.

Avec tout ce qu’ils ont vécu ici et tous les amis qu’ils comptent dans le Haut-St-Maurice, difficile de ne pas affirmer que ces deux gars-là sont devenus des latuquois d’adoption, avec les années. Pas étonnant qu’ils aient ont donc un billet d’entrée pour venir jouer à la tente du chasseur pour longtemps encore !