Trois semaines à soigner les gens au Sénégal

VOYAGE. La Latuquoise Alexandra Mathieu revient d’un voyage humanitaire récemment effectué au Sénégal. La jeune femme, qui vient de terminer une formation en soins préhospitaliers d’urgence au Collège Shawinigan, est allée y passer trois semaines dans le cadre d’une activité encadrée par Infirmières et Infirmiers Sans frontières.

Le voyage ne faisait partie de la formation qu’elle a entreprise pour devenir paramédic. Par contre, il a été formateur et a certainement ouvert de nouveaux horizons pour elle et deux collègues étudiantes de la Mauricie, Marie-Hélène Gougeon, qui a déjà étudié à La Tuque en protection de la faune et Émilie Richard-St-Arnaud.

Elles ont d’abord vécu dans les villes de Thiare, dans la véritable brousse, puis, Mbour, Koalac et la capitale, Dakar, où on retrouve les plus gros hôpitaux.

«À Tiare, c’est un poste de santé», observe Alexandra, ajoutant qu’il n’y a pas de médecins, seulement des infirmières. En revanche, à NBour et Koalac, on retrouve de petits hôpitaux.

Système de santé très différent

On n’en doute pas une seconde, le système de santé sénégalais ne ressemble pas du tout à celui du Québec. «C’est très différent. Là-bas, on traite tout de suite les symptômes. Il y a moins d’examens», a-t-elle tout de suite constaté. Une médecine de base, qui s’exerce dans des «points de santé». Dans tout son voyage, elle a vu un seul gros établissement «mais il faut avoir les moyens».

Anecdote touchante : elle est ses deux compagnes ont chacune procédé à un accouchement, chacune leur tour dont deux dans la même nuit. «Émilie a procédé à un premier accouchement et une heure plus tard, c’était mon tour», relate-t-elle.

Elles n’ont pas traité de cas majeur pendant leur séjour au Sénégal. En revanche, il a fallu s’habituer à des protocoles différents de ceux qui prévalent au Québec. Au Sénégal, on évalue d’abord les chances de survie d’un individu avant d’effectuer une intervention.

« Une fois, un bébé est décédé, ça a été un choc de ne rien faire», raconte-t-elle, ajoutant qu’au Québec, on donne toujours la chance au coureur.

Elles ont notamment pratiqué des interventions telles des vaccinations, montage de ligne, des points de suture la pose de pansements.

S’il y a des périodes de grands achalandages en matinée, l’après-midi, quand il fait très chaud, il n’y a personne dans les hôpitaux. Le phénomène d’engorgement des hôpitaux de se vit pas de la même manière là-bas.

Si les participantes ont retiré beaucoup de ce voyage, en échange, elles ont aidé les sénégalais dans leurs méthodes de travail. « Nous leur avons montré à apporter des modifications à leurs techniques, pour éviter qu’ils se blessent».