Trois festivals qui ne font qu’un

FESTIVAL. Connaissez-vous l’histoire exacte de la naissance du Festival de chasse du Haut-St-Maurice ?

Le tout premier président du Festival de chasse, dans sa formule actuelle, a été Gaston Bolduc. M. Bolduc a révélé à TC Media que l’événement est né de l’union de trois festivals, ayant la même thématique. Ils étaient tenus simultanément à La Tuque dans des établissements hôteliers.

«Il y avait le Festival de chasse du Club Latuquois, celui de Maurice «Peton» Gauvin à la Brasserie des Sportifs et celui de l’Hôtel Windsor. Mais le gouvernement a passé une loi à l’effet que tout l’argent amassé par des festivals devait aller à des organismes sans but lucratif. «Peton» Gauvin est alors venu nous voir et nous a dit qu’il aimerait bien nous le donner», se remémore M. Bolduc.

Un comité Optimiste a donc été créé et M. Bolduc s’en est retrouvé à la présidence. Là commençait le travail.

Le premier Festival

Après s’être entendus avec M. Gauvin et les autorités du Club Latuquois, Florian Plante, Roch Lortie et Fernand Pelletier, qui ont aussi consenti, les Optimistes ont rencontré les dirigeants de l’Hôtel Windsor pour obtenir leur permission de diriger les destinées d’un Festival dédié à la chasse à La Tuque. «Ce qu’on a fait, c’est d’unifier les trois festivals. J’ai passé les mois de juin, juillet jusqu’à la mi-août à me promener, jusqu’à ce qu’on ait l’accord des trois».

C’est là qu’en 1972, les 60 membres Optimistes prenaient la relève de cet événement dont les profits allaient à l’aide à la jeunesse.

En reconnaissance aux établissements licenciés qui venaient de leur concéder le droit d’unifier leurs Festivals de chasse, les Optimistes ont permis que la course de canots se tienne au Club Latuquois, la parade de mode à l’hôtel Windsor et le concours d’appel à l’orignal à l’hôtel Royal. Quant à lui, le Bar des Sportifs a longtemps été le théâtre du mesurage des panaches.

… faisait pas chaud

« La dernière soirée devait se tenir aux Chevaliers de Colomb, mais deux semaines avant, on avait vendu tellement de billets, qu’on est allé voir M. Archambault (Léo Archambault, à l’époque directeur général de Ville de La Tuque). Il nous a dit de prendre le Colisée pour cette soirée», évoque Gaston Bolduc.

Plusieurs feuilles de contreplaqué plus tard, la glace était recouverte et les festivaliers pouvaient se laisser aller. « Tout le long, sur la glace, on avait placé des panaches et au centre, un orchestre bavarois jouait», poursuit M. Bolduc.

«On a empli le Colisée, mais il faisait tellement froid qu’à 23 heures, il n’y avait plus un chat. Tout le monde gelait», raconte-t-il également.

Chez Spain

Le vendredi soir de cette nouvelle édition, on avait projeté des films sur la chasse sur le mur du stationnement du magasin Spain.

Avec cette nouvelle mouture, l’équipe de Gaston Bolduc avait réussi à amasser 10 000 $. Ainsi était né le Festival de chasse Optimistes. «Auparavant, avec les œufs de Pâques, on amassait 2 000 $, 2 500 $», relate le premier président.

La deuxième année, Jean-Marc Dumont, devenu président, a poursuivi dans la même veine et a créé une habitude chez les Latuquois, de telle sorte qu’en 1974, Robert Bilodeau imagine l’avenir du Festival dans un chapiteau. «Il avait dit : ça prend une cabane. C’était juste une tente, à la grandeur du stationnement chez Spain», se rappelle Jean-Marc Dumont.

Ainsi, pendant quelques années, on a fêté la chasse dans ce petit chapiteau, entouré d’une structure de croûte, rappelant le plus rustique des camps de chasse.

Les déjeuners et les bénévoles

La tradition des déjeuners a vu le jour alors que c’est la boulangerie Fluet qui servait ses réputées fèves au lard.

Tant pendant le Festival que lors de l’incontournable installation des décorations, en croûte, devant tous les commerces de la ville, le jus de bras ne manquait pas. «Il doit y avoir eu 25 présidents Optimistes au fil des années », évalue Jean-Marc Dumont, qui, comme bien des Optimistes, a été associé au Festival pendant plus de 22 ans.

Puis, un jour, fatigués par l’absence de relève, les Optimistes sont allés frapper à la porte du maire de l’époque, Gaston Fortin. Ne souhaitant pas la fin de leur Festival, ils voulaient le laisser entre bonnes mains, eux qui y ont mis tant d’énergie. La MRC du Haut-St-Maurice, avec Guy Éthier, puis les Chevaliers de Colomb et la Corporation des activités populaires ont tour à tour pris la relève.