Les pierres glisseront à nouveau au Club de curling

RELANCE. Dans un spectaculaire élan de générosité, les membres du Club de golf et curling de La Tuque ont donné à leurs dirigeants les moyens de redémarrer la saison de curling, fortement compromise par le bris d’un compresseur, en octobre.

Au cours d’une soirée d’information tenue lundi, les administrateurs ont clairement indiqué qu’ils visaient un don de tous les membres présents afin de donner de l’oxygène au Club de golf qui a besoin de sa section curling pour survivre jusqu’au printemps. Un des membres présents a même suggéré un seuil minimal de 100 $ par membre, ce qui a été accepté par l’assemblée.

Jusqu’à présent, c’est une somme de 12 000 $ qui a été réunie par les personnes présentes à l’assemblée d’information tenue lundi soir.

Le trésorier et responsable de la section curling, Yves Champagne, était très heureux, d’autant plus que cette somme peut bouger à la hausse, si des gens qui n’étaient pas présents à l’assemblée de lundi soir donnent, eux aussi. « On est vraiment très content du montant recueilli. Nous allons pouvoir acheter un compresseur neuf et procéder à son installation. Le curling pourra donc être en opération vers le 4 ou le 5 janvier», évalue M. Champagne.

Toutes les activités vont pouvoir redémarrer normalement. « Nous aurons une rencontre avec Jeunesse en santé pour son tournoi de curling. La date sera fort probablement déplacée», a aussi indiqué M. Champagne.

Il faut savoir que si les activités de curling ne redémarraient par cet hiver, la prochaine saison de golf allait être compromise puisque les revenus générés par le curling servent à maintenir l’établissement en marche jusqu’au mois d’avril. Le club doit composer avec une facture annuelle d’électricité de 30 000 $ et des assurances de 10 000 $.

Portrait financier

Le porte-parole des administrateurs du Club de golf et curling de La Tuque, Claude Bouchard, a dressé l’historique financier de l’établissement qui, on le sait, en arrache particulièrement depuis quelques années, accusant une baisse du nombre de ses membres.

«Nous devons composer avec des revenus en diminution depuis de nombreuses années. En l’an 2000, nous avions 242 abonnés au golf. Cette année, nous en avions 125, qui payaient une cotisation moyenne de 700 $ par année», a-t-il fait savoir. 92 personnes étaient membres du curling, l’an dernier. Un nombre qui est passé à 80 cette année.

Il a rappelé qu’à l’origine, 40 actionnaires avaient investi chacun une somme de 2 500 $ dans l’aventure du club de golf de La Tuque. Plus tard, 21 personnes l’ont transformé en un organisme à but non lucratif dans le but de profiter de subventions gouvernementales pour aider l’établissement dans sa mission. « Le gouvernement s’est désisté et nous n’avons pas obtenu les subventions», a déploré Claude Bouchard.

Par la suite, des investissements ont été apportés à la salle, aux karts de golf et la machinerie avec une aide financière de 60 000 $ provenant du fonds Hydro-Québec de ville de La Tuque. Le Pacte rural avait aussi fourni un effort financier de 40 000 $, avec ce montant, les dirigeants avaient choisi de permettre l’embauche d’un gérant.

Le club de golf est loin de rouler sur l’or, avec des dettes de 197 000 $ à différents créanciers. D’ailleurs, nombreux sont les membres qui ont proposé de s’attarder, par la suite, aux moyens à prendre pour relancer définitivement leur Club. «Il faudra se pencher sur les moyens de faire rester les gens ici après leur partie de golf et d’en faire une grande famille», a dit l’un d’eux, Alain Laflamme.

Le nouveau compresseur coûtera 25 000 $ au Club de golf et curling. Toutefois, Ville de La Tuque a accepté de fournir 6 000 $ pour son achat, une somme à laquelle s’ajoute un montant de 9 000 $, précédemment recueilli et les 12 000 $ qu’a généré la soirée d’information.

Plan de Ville de La Tuque

Claude Bouchard a indiqué que le Club de golf était allé frapper à la porte de Ville de La Tuque pour obtenir son aide. Un prêt de 50 000 $ sans intérêt sur 5 ans a, entre autres, été proposé par la Ville, mais «le plan est inférieur à nos attentes», a-t-il laissé tomber.

Claude Gagnon, conseiller municipal, a confirmé qu’il a fait des pressions pour obtenir une aide du conseil, même si sa première demande de 12 000 $ n’a pas été acceptée.

«La Ville n’est pas fermée à aider le club de golf», a-t-il assuré, rappelant toutefois le manque à gagner pour La Tuque de 1,3 million $ récemment imposé par le gouvernement.

Bonne nouvelle: le compresseur neuf répondra entièrement aux nouvelles normes sur l’eau, entrant en vigueur en 2017, qui auraient forcé la section curling du Club à des modifications majeures à son équipement de refroidissement.