Casse-tête chinois pour La Tuque

FINANCES MUNICIPALES. La préparation du budget 2015 de Ville de La Tuque s’annonce particulièrement ardue pour les élus latuquois. En assemblée publique mardi, le maire suppléant, Jean Duchesneau, a insisté sur les récentes compressions totalisant 1,3 million $ qui rendront pénible cet exercice. «C’est énorme pour une petite municipalité comme la nôtre», indique M. Duchesneau. En toile de fond, le dépôt du nouveau rôle d’évaluation ajoute une pression sur les épaules du conseil municipal, par rapport à la hausse du compte de taxes qui en découlera. «Les décisions que nous aurons à prendre dans les prochaines semaines seront très difficiles, prévient-il.

Rôle d’évaluation

«Le rôle d’évaluation est une loi provinciale à laquelle nous devons nous soumettre. Nous ne sommes pas responsables de la manière dont les évaluateurs déterminent la valeur de votre immeuble. Nous ne pouvons rien faire pour changer cela», a-t-il insisté, pour esquiver les blâmes des gens qui adressent ce reproche au conseil.

Sauf qu’à la fin janvier, une soirée d’information aura lieu, en compagnie des évaluateurs. «Ce sera le temps de vous exprimer», a-t-il fait savoir, en référant les contribuables qui ne l’ont pas déjà fait au site web de la firme d’évaluation pour en savoir plus long sur la valeur de leur propriété.

«Ce n’est pas parce que votre rôle augmente beaucoup que vos taxes vont grimper dans la même proportion, nuance toutefois le maire suppléant. Il y a des mécanismes dont dispose le conseil municipal pour réduire les effets d’une hausse d’évaluation. Cependant, vous devrez comprendre qu’on se fait couper 1,3 million $ de dollars en revenus par le gouvernement, donc, il faut combler l’écart quelque part».

Inévitables compressions

Parce que le conseil municipal anticipait cette hausse du rôle d’évaluation, les élus ont demandé à l’équipe municipale de comprimer 3 % dans les budgets en réduisant les dépenses au maximum.

«Sauf que là, comme l’a dit M. Beaudoin aux journalistes, le gouvernement vient de nous couper les deux jambes. Nous aurons à faire à faire un choix entre hausser les taxes ou couper des services. Ça veut dire quoi pour vous les citoyens ? Ça veut dire d’attendre plus longtemps avant qu’on soit capable de réparer votre rue. Cela veut dire moins de personnel surnuméraire, donc plus de délais avant de faire le ménage des parcs au printemps, qu’on installe les bancs au centre-ville ou qu’on nettoie la piste cyclable», laisse-t-il entrevoir.

Moins d’aide aux organismes, reporter des projets pour ne s’attaquer qu’à l’essentiel, moins d’investissements et moins de retombes économiques dans le milieu, sont au nombre des craintes qu’a affichées M. Duchesneau en assemblée publique mardi.

«Avec le même budget, on en fait moins, parce que les matériaux coûtent plus cher. Donc, avec moins de budget, on en fait encore moins», a-t-il déploré.

«Si je vous parle de tout ça ce soir, ne n’est pas pour nous plaindre, mais parce que c’est la communauté en entier qui va payer pour ces décisions gouvernementales. Ces décisions vont coûter plusieurs emplois. Ce n’est pas une situation agréable à gérer pour nous», a poursuivi le conseiller Jean Duchesneau, qui a promis que le conseil fournirait les efforts nécessaires pour limiter la hausse du compte de taxes et la perte de services.

En comparaison, le conseiller Luc Martel a rappelé que le montant amputé par Québec est le même pour La Tuque que Shawinigan, sauf que le budget de cette dernière est de 81 millions $, comparativement à 27 millions $ pour La Tuque.

Le budget municipal sera adopté le 17 décembre prochain et c’est à ce moment qu’on connaîtra le résultat de la réflexion que se préparent à effectuer les élus de La Tuque.