L’asclépiade, directement de La Croche

CULTURE. On parle beaucoup de l’asclépiade, aussi appelée soyer du Québec, dont les cultures s’intensifient un peu partout.

La Haute-Mauricie ne fait pas exception. Depuis cette année, Claude Gagnon, agriculteur de longue date dans le secteur de La Croche, s’est également lancé dans la production de cette plante recherchée.

« C’est une première expérience. Ça fait longtemps que le président de la coopérative Monark (au service des producteurs d’asclépiade), Daniel Allard, voulait que j’en fasse. Ça ne fait que quatre ans que c’est commencé. On n’a jamais produit d’asclépiade de façon industrielle au monde», rappelle celui qui est également le conseiller municipal du secteur La Croche à Ville de La Tuque.

M. Gagnon ne peut pas encore déterminer avec exactitude ce que donnera l’expérience en cours sur sa terre de 25 acres. L’asclépiade donne des résultats trois ans après avoir été semée. C’est alors que la plante devient mature. Mais il est visiblement très optimiste.

Trois fonctions

L’asclépiade a trois vocations. La première est pour la soie du Québec, une fibre sur laquelle il y a beaucoup d’espoir. La deuxième est de sauver les papillons Monarques. Puis, il s’en est greffé une autre: un apiculteur s’est aperçu que ça donnait un miel qui n’était pas comme les autres. Il s’agirait d’un miel d’encore meilleure qualité que ce que l’on produit actuellement. L’asclépiade permettrait de produire entre 400 et 500 livres de miel par acre. On lui fournira aussi des ruches afin de permettre aux abeilles de procéder à l’essentiel travail de pollinisation.

Quant à la soie, elle permet de confectionner des manteaux parmi les plus performants, parce qu’ils sont chauds et moins épais. Une expérience a d’ailleurs été tentée par un alpiniste à la conquête de l’Everest, qui a fini par enlever son manteau parce qu’il le trouvait trop chaud. Selon Radio Canada, on trouvera de l’asclépiade à l’essai dans des vêtements de la garde côtière canadienne, pour le personnel travaillant sur les brise-glace, soit dans des sous veste, des paires de gants, des mitaines et des combinaisons d’une pièce.