De la rue Kitchener à la brasserie de Boucherville

ÉCONOMIE. Le Latuquois Daleyne Guay se retrouve à la tête d’un projet d’investissement de 3,5 M$ alors que sa nouvelle entreprise en démarrage, la brasserie New Deal, se lance à la conquête le marché de la bière bio.

Pour l’homme d’affaires de 49 ans, le projet est important, puisqu’encore une fois, il l’amène à sortir des sentiers battus, lui qui est pourtant un habitué des succès d’entreprises en démarrage.

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«À la base, on part avec beaucoup de capacités», élabore Daleyne Guay. On part gros, parce qu’on veut que l’entreprise soit en mesure de satisfaire à la demande.

C’est une des raisons aussi pour laquelle la brasserie New Deal, qui n’a pas de vocation artisanale, ne possède qu’un permis de production à des fins industrielles. Elle n’a pas de permis de bar et aucune dégustation de produits ne sera effectuée sur place.

« Si on fait ce qu’on prévoit, à la fin de la première année, on va se retrouver dans les dix plus grosses microbrasseries au Québec», entrevoit-il.

Le marché des épiceries du Québec est visé par New Deal, comme la Côte Est américaine. « On a déjà des demandes de l’Europe pour acheter notre produit et on n’en a pas brassé encore», explique l’homme d’affaires. Cela, parce que New Deal a flairé que la bière bio est appelée à une très grande croissance, qui peut grimper jusqu’à 35 % annuellement. Les produits New Deal seront en vente dans les principales chaînes d’épicerie et les dépanneurs spécialisés en bières, de même que les bars et les restaurants.

L’environnement d’abord

Une question de marché, oui, mais New Deal prône un volet environnemental, parce qu’elle pense que les entreprises doivent s’en soucier. La première action que vise l’entreprise, c’est de produire de la bière bio. Le groupe est en discussion avec Bio Malt Mauricie un organisme à but non lucratif, composé de semenciers, producteurs, malteurs et microbrasseurs, qui fait pousser de l’orge biologique. «On va principalement s’approvisionner en Mauricie», prévoit-il. Deuxième volet de l’objectif environnemental de la brasserie New Deal, au lieu des bouteilles, utiliser des canettes en aluminium. « La canette est recyclable, alors que la bouteille de bière ne l’est pas. Les gens la réutilisent en moyenne 10 fois, mais après, il n’y a rien à faire avec le verre de bouteilles. Il est concassé, envoyé dans des bateaux pour être enfoui en Chine ou en Inde », fait remarquer Daleyne Guay. De plus, la matière première, l’aluminium, est un produit québécois, 30 % plus léger qui fera aussi économiser du carburant lors du transport. Avec une production de 1,5 million de litres à la fin de la première année, 3 millions de canettes devraient avoir été produites. « À l’an 2, on double ça. Ça commence à en faire, des partys», rigole-t-il.