Le Club des Trois Raquettes sera vigilant

FORÊT. Le projet d’annexion d’un territoire de 15 km2 pour la forêt d’enseignement et de recherche de l’École forestière de La Tuque provoque des inquiétudes au Club des Trois Raquettes.

Son président, Claude Philibert, a révélé TC Media que son groupe sera vigilant face à ce projet. On craint que l’aménagement de chemins forestiers ne soit pas compatible avec les nombreux sentiers qui y ont été aménagés avec les années.

« C’est très beau, ce projet et le fait qu’ils disent qu’ils veulent habituer les gens à travailler de concert avec ceux qui y sont déjà. Sauf qu’on ne peut pas faire cela sans aménager des chemins et nous, on est en toile d’araignée partout. Si on fait un chemin là-dedans, on va couper facilement 10 ou 15 sentiers», pense M. Philibert.

Il ne pense pas qu’on puisse utiliser des chemins existants sur des lots privés pour sortir le bois qui serait éventuellement coupé dans le territoire agrandi de la forêt-école. « Ça implique de nouveaux accès pour sortir ce bois-là (…) On est en 2016, ils ne feront pas ça avec des chevaux. Si tu vas là avec des chevaux et tu ramasses une tige sur cinq, c’est correct, parce que c’est du bois qui est mature. Mais on sait que ce ne sera pas le cas», note-t-il.

M. Philibert convient que le bois ce qui peut y être recueilli n’est pas nécessairement intéressant pour l’industrie forestière et que ça peut davantage convenir pour la forêt-école.

« Ça englobe une partie des terres publiques qui sont entre la voie de contournement et les lots privés de la ville de La Tuque».

M. Philibert avait rencontré les dirigeants de l’École forestière, un peu avant l’annonce dans les médias. C’est à ce moment qu’il avait été informé que le projet était sur la table.

Il ajoutait qu’on en parlait déjà en 2008 : « Les choses ont peut-être changé un peu avec la venue de la voie de contournement, mais moi je ne suis vraiment pas intéressé à ce que l’École vienne de ce côté-ci, parce que justement ça va leur prendre des chemins, des accès. Ils ne feront pas de coupe à blanc, ils vont protéger ce qu’ils seront capables (de protéger) mais c’est une toile d’araignée».

Le président du Club des Trois Raquettes pense également que le gouvernement choisirait de protéger un refuge écologique situé dans le haut d’une falaise. «Il y a beaucoup de claims dans la partie qu’ils veulent avoir», fait-il également remarquer.

Celui-ci, qui caresse depuis longtemps le rêve de réaliser un parc urbain dans les montagnes à proximité de la ville voit davantage le secteur comme un lieu privilégié pour développer la randonnée pédestre, le fatbike, le vélo de montagne, le traîneau à chiens, l’équitation ou un parc à chiens.

Sauf que rien ne se fait en cachette, assure Claude Philibert. «Luc Marchand et Gilles Renaud (de l’École Forestière) nous contactent et ils nous tiennent au courant de leur projet». 

Le Club des Trois Raquettes compte actuellement 786 membres. Été comme hiver, les sentiers sont devenus prisés par les amateurs de plein air.