La forêt-école de L’EFLT pourrait pratiquement doubler sa superficie

FORÊT. La forêt d’enseignement et de recherche de l’École forestière de La Tuque (EFLT) pourrait pratiquement doubler sa superficie, avec un important projet d’agrandissement.

Le conseil des commissaires de la Commission scolaire de l’Énergie a eu à se pencher, la semaine dernière sur le projet de L’EFLT, qui est devenu public par la force des choses.

Un territoire de 15 km2 serait ajouté à l’actuelle forêt-école qui compte 17 kilomètres carrés. Le territoire est au sud de l’actuelle forêt-école, soit derrière la montagne du centre municipal de ski.

« Rien est encore figé dans le béton (…) le projet et embryonnaire, la seule étape qui est franchie jusqu’à présent, c’est celle où on a demandé aux commissaires d’aller de l’avant dans ce projet-là », indique Gilles Renaud, directeur de L’EFLT.

«Il est important de mentionner que c’est une forêt publique, une des 16 forêts d’enseignement et de recherche au Québec», poursuit Luc Marchand, directeur de la recherche et du développement de L’EFLT. M. Marchand précise que le projet a pour but de développer des projets à caractères forestier et faunique. L’EFLT a besoin de plus d’espace pour dispenser son enseignement de l’aménagement forestier durable.

Les utilisateurs pourront continuer d’en profiter

Luc Marchand et Gilles Renaud insistent : le projet n’a certainement pas pour but d’en priver les utilisateurs de la forêt. « Il n’y a personne à qui on va empêcher d’aller chasser, pêcher, se promener sur le territoire. La seule chose que cela va garantir, c’est que les travaux qui vont être faits vont en tenir compte. C’est ça qui est l’objectif: c’est de faire de la recherche appliquée avec des nouvelles méthodes en tenant compte des autres utilisateurs. C’est un paramètre de notre équation qui est très important », résume Luc Marchand. On veut donc que se poursuivent les activités de plein air dans la montagne. « C’est le nerf de la guerre. Il y a beaucoup d’utilisateurs là-dedans, renchérit Gilles Renaud. L’étape qui sera donc très importante sera celle de l’harmonisation». Il y aura donc une consultation publique, un peu comme il s’est fait il y a trois semaines, à la municipalité de La Bostonnais, dans le projet de Produits forestiers Résolu et de Rémabec. À cause de sa mission, L’EFLT s’estime bien placée pour réaliser une occupation harmonieuse du terrain avec le public qui utilise ce secteur. Si ces 15 km2 représentant une goutte d’eau en comparaison des 30 000 km2 de ville de La Tuque, un facteur demeure important : il à proximité de la ville et le nombre d’utilisateurs est en croissance. Un élément qui est pris au sérieux par L’EFLT, puisqu’un de ces utilisateurs est le Club des trois Raquettes, une organisation de plus de 700 membres. D’ailleurs, le projet, s’il se concrétise, se ferait de connivence avec Ville de La Tuque.

Travailler la forêt en harmonie

Pour les industriels, le site n’est pas nécessairement idéal pour y faire de la récolte: il y a trop d’utilisateurs dans ce territoire situé à proximité de la ville.

«Notre objectif est d’enseigner, de développer des futurs travailleurs, donc de les amener dans un contexte d’une réalité qui n’est pas nécessairement celle d’aujourd’hui mais peut-être celle de demain (…) c’est intéressant pour nous d’amener les élèves dans ce que sera la foresterie, l’an prochain, dans cinq ans», évoque Luc Marchand.

Si l’harmonisation se fait parfois avec des grincements de dents, on veut faire en sorte que tous les utilisateurs de cette forêt soient heureux.

Des opérations forestières vont y avoir lieu, comme c’est le cas dans l’actuelle forêt-école. Mais respectueusement. «On va sortir le bois que nous avons à sortir de là. Mais on va le faire de façon plus harmonieuse, fine et avant-gardiste, parce que notre objectif nous le permet», pense M. Renaud. Ainsi, des éléments tels le moment de l’année, la superficie des coupes, la nature des coupes (coupes partielles, coupes totales), les essences d’arbres, seront pris en considération pour l’harmonisation avec les besoins du public.

« La possibilité forestière est établie par le Forestier en chef du Québec. Donc, ce n’est pas nous qui décidons d’en couper plus ou d’en couper moins. La façon de le faire, par contre, ça c’est nous qui la décidons,», dit Luc Marchand.

Le projet prévoit également l’aménagement de chemins gravelés, carrossables.

100 % du bois récolté par L’EFLT se retrouve dans des usines de transformation de la région.

L’EFLT espère obtenir la bénédiction du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs en 2017. Après quoi le projet se préciserait davantage avec sa mise en oeuvre. D’autant plus que cela coïnciderait avec le 50e anniversaire de fondation de l’école.

Meilleur service aux élèves

Pour Gilles Renaud, un tel projet servira assurément à offrir un meilleur service aux élèves inscrits à L’EFLT. On ne fait pas nécessairement de lien avec la possibilité d’offrir de nouveaux programmes, mais cela pourra faciliter des partenariats avec des entreprises pour des projets forestiers et touristiques.

Forêt cantonale

En 1967, l’école forestière avait obtenu du gouvernement du Québec l’autorisation de dispenser de l’enseignement dans la foret-école, qui était d’abord une forêt cantonale.