Une clientèle qu’on devra encore mieux servir

ÉCONOMIE. La Chambre de commerce et d’industrie du Haut-St-Maurice n’a pas de statistique à proprement parler sur les retombées économiques des Atikamekws dans la Ville de la Tuque.

Mais, c’est un secret de polichinelle, leur apport à l’économie de Ville de La Tuque est vital. En contrepartie, l’exode des capitaux vers les grands centres est encore trop important pour Manon Côté, directrice générale de la chambre.

Aussi, l’organisme qu’elle dirige veut travailler à sensibiliser les commerçants locaux à encore mieux accueillir, encadrer les Atikamekws qui font leurs courses en Haute-Mauricie.

Avec la complicité du Centre d’amitié autochtone de La Tuque, on cherchera ces prochains mois, à trouver comment mieux servir cette clientèle.

« On travaille sur une activité qui viendra aider les entreprises à comprendre les besoins et réalités de cette clientèle», annonce Manon Côté.

Elle illustre un exemple de ce qui serait approprié : «C’est drôle parce qu’on était au restaurant Scarpino, on ouvre le menu et c’est écrit : bienvenue, welcome et kwei».

Des éléments comme les taxes, dont sont exemptés les Atikamekws, pourrait également faire partie de ce que la Chambre veut mettre de l’avant, afin de voir comment les commerçants locaux peuvent gérer cette réalité.

« Les Atikamekws dépensent 90 % de leurs revenus. Comment on peut faire en sorte qu’ils achètent davantage chez nous ?» se demande Manon Côté, qui soulevait le fait qu’il fut un temps où les Atikamekws louaient des autobus pour aller magasiner chez Wal Mart. Celle-ci préconise l’idée de placer du personnel supplémentaire pour les servir dans les périodes où ils sont plus nombreux à la Tuque.

« Ils ont les moyens d’aller magasiner dans toutes les municipalités alors, nous, on veut les inciter à venir acheter chez nous. Alors il faut mettre dans les portes bonjour, welcome et kwei», propose-t-elle également.

Aux dires de Mme Côté, on ne demandera pas aux commerçants d’aller se chercher une formation poussée en langue Atikamekw. On leur demande simplement de voir comment mieux les servir. «Je pense que c’est une clientèle qui est négligée. Dans la période économique où l’on vit, on doit mieux comprendre leurs besoins ».