Soupir de soulagement pour Philippe Huart

ATTENTATS. Résident de La Tuque depuis 23 ans, le Belge Philippe Huart a eu un réveil brutal mardi matin en voyant les attentats qui ont eu lieu à l’aéroport et à la station de métro d’une des lignes les plus importantes de Bruxelles. Le Latuquois d’adoption a poussé un soupir de soulagement lorsqu’il a été en mesure de parler à des membres de sa famille ce matin.

«La station de métro où il s’est produit un des attentats est située juste à côté du quartier où j’habitais, indique M. Huart, employé à la Ville de La Tuque. C’est certain que j’étais inquiet pour des membres de ma famille et des amis. J’ai contacté ma famille, et heureusement, personne n’est impliqué. Je me pose des questions pour des amis, on attend et on ne sait pas, mais pas de nouvelle bonne nouvelle. Il y a ma nièce qui est professeure et qui est confinée à l’école pour le moment, mais ça va se dissiper. De mon côté, c’est un ouf!»

Le Belge explique que la station de métro a été choisie, tout comme l’heure à laquelle se sont produits les attentats. «C’est une des lignes de métro principales de Bruxelles. On retrouve un gros quartier de bureaux, et à une station de métro non loin de là, on retrouve le parlement européen. C’est un secteur vivant, surtout à cette heure. C’est un quartier où il y a plusieurs fonctionnaires.»

Philippe Huart affirme qu’il ne faut pas répéter les mêmes erreurs au Canada, comparativement à ce qui a été fait en Europe pour accueillir les immigrants. «Dans ce contexte mondial, je comprends que pleins de gens réfugiés ont quitté leur pays pour une vie meilleure. Est-ce qu’il y avait assez d’infrastructures? Ç’a créé un problème, mais le problème, ce n’est pas les réfugiés. Pour moi, c’est le résultat direct d’une politique d’intégration de l’immigration ratée. Pour ne pas que ces drames se répètent ici, les réfugiés doivent être bien intégrés. Ce n’est pas un problème qui date d’hier. Ce qui est triste, c’est que le racisme va encore augmenter. Je crois que la Belgique se relèvera, mais il ne faut pas rentrer dans un contexte de peur. Il ne faut pas publiciser tout ça, il ne faut pas entrer dans leur jeu (l’État islamique).»

Afin d’appuyer sa pensée, M. Huart met en perspective ce qui se passait en Belgique dans les années 80-90. «Il y avait des attentats en Belgique presque chaque vendredi soir dans un grand magasin. Les auteurs volaient de l’argent de la caisse, et ils tiraient dans le tas. D’ailleurs il y a 2-3 ans, quelqu’un a été arrêté en lien avec ces événements de plus de 30 ans. Il existe une hypothèse que c’était l’extrême droite qui voulait faire des coups d’État. C’était des Belges qui ont fait ces attentats. Il faut aussi parler de cette histoire, les gens ne savent pas ou ils ont oublié. Il y a 30 ans, on n’a pas fait mieux alors il faut faire attention. On ne doit pas inclure tous les Arabes et faire augmenter le racisme.»