Le projet de la marina sera de retour au conseil le 16 février

NAUTISME. Le conseil municipal de La Tuque se penchera, ces prochains jours, sur le projet d’aménagement d’une nouvelle rampe de mise à l’eau et de bonification de l’offre de service de la marina du Club nautique Latuquois, à la lumière d’une assemblée de consultation tenue ce mardi.

Selon le projet présenté, la rampe de mise à l’eau pourrait être aménagée du côté sud de la rivière Bostonnais. Le projet du Club nautique prévoit que l’entrée de la rue Bostonnais, menant à la marina ne soit plus à sens unique.

Les citoyens de la terrasse St-Maurice, en particulier de la rue Laflèche, ont livré leurs commentaires au promoteur, au cours d’une assemblée de plus de 2 heures mardi, animée entre autres par le conseiller du quartier, Luc Martel et le greffier Jean-Sébastien Poirier.

Le projet

Le projet requiert un projet particulier de construction, de modification ou d’occupation de l’immeuble (PPCMOI) pour permettre de le réaliser à certaines conditions malgré le fait qu’il déroge à des règlements d’urbanisme de la municipalité.

Le promoteur veut aménager une nouvelle rampe de mise à l’eau sur le site de la marina. Pour ce faire, la rampe de mise à l’eau du côté nord de la rivière Bostonnais serait démantelée. L’emplacement serait remis à l’état naturel selon les règlements en vigueur, avec plantations d’arbres, par le Club nautique Latuquois.

«C’est sûr que le quartier concerné va se ramasser avec la problématique des remorques qui vont aller là, ce qu’on ne veut pas d’ailleurs. On veut commencer avec le sens unique pour réussir à sortir sans toucher au quartier. Il y a une aire de jeux pour enfants. Il y a la piste cyclable qu’on traverse, on a des remorques, des bateaux, on est conscient de ce que ça implique, le son d’une remorque vide, c’est désagréable, on ne veut pas passer là».

Bonification de l’offre de services de la marina

Par ailleurs, le Club nautique Latuquois souhaite bonifier les services aux utilisateurs de sa marina.

On pense à de la restauration avec service restreint (sans friture), à l’installation de machines distributeurs et un service de traiteur et bar. Une terrasse saisonnière, la location de salle 12 mois par année, la location de petites embarcations nautiques non motorisées, l’accommodation lors d’événements majeurs, l’organisation d’événements avec chapiteau 12 mois par année, un service de lavage d’embarcation et la construction d’un bâtiment accessoire pour entreposer des petites embarcations non motorisées, voilà l’essentiel des éléments de la bonification de l’offre de service.

Conditions de la ville

Ville de La Tuque a émis 12 conditions pour que le projet se réalise. Outre le démantèlement de l’actuelle rampe de mise à l’eau, on retrouve, entre autres, l’acquisition d’une propriété au 20, rue Bostonnais pour permettre que l’entrée à la marina, à cet endroit, ne soit plus à sens unique et facilite la circulation sans déranger le quartier. Également, on souhaite l’utilisation du stationnement du parc Sévère-Scarpino, où stationnent les voitures. Le club nautique absorbera les coûts d’acquisition et des travaux d’aménagement de cet accès. On veut également interdire la baignade et que le Club nautique cède à Ville de La Tuque l’ensemble des infrastructures et équipements liés à la marina si elle en abandonne l’opération.

Les craintes des résidents

Des résidents de la rue Laflèche ont exprimé des craintes face à ce projet. Le service de restauration, la terrasse, la location de salles 12 mois par année, de même que l’organisation d’événements avec chapiteau et l’implantation d’une station- service pour le nautisme, voilà autant d’éléments qui nourrissent la réticence des résidents de ce secteur.

«La proposition que je fais, la descente (de bateaux), je le veux l’autre bord», a aussi demandé une résidente, Doris Renaud.

Une pétition de 48 noms de résidents de la rue Laflèche a d’ailleurs été remise par un résident, Yvon Morel. Les résidents avaient aussi exprimé la crainte que le quartier ne soit continuellement traversé par des véhicules tirant des remorques.

Terrains vendus

« Si on a demandé, en 2007, de changer de bord de rivière, la première raison c’est parce que le bail avec le Club Latuquois se terminait en 2014. Plusieurs hôtels de Ville de La Tuque ont dû fermer leurs portes. Le Club Latuquois est encore ouvert parce qu’on est un groupe de bénévoles. Pour avoir les moyens de continuer, on devait vendre des terrains qui, autrefois, servaient pour la marina», a expliqué Eldège Langlais, membre du Club nautique Latuquois. Une parcelle de terrain a toutefois temporairement été louée au Club nautique de pouvoir continuer d’opérer sa rampe de mise à l’eau.

Un peu d’histoire

C’est parce que la subvention en provenance d’Hydro-Québec pour la construction de la rampe de mise à l’eau ne pouvait s’appliquer qu’à la MRC du Haut-St-Maurice, à la fin des années 80, qu’elle a été construite du côté nord de la rivière Bostonnais, près du Club Latuquois. Un bail de 25 ans a été signé entre le Club Latuquois et le Club nautique. Il s’est terminé en 2014. Minée par l’usure du temps, la rampe doit aujourd’hui être réaménagée.

Pas de vive opposition

Disant ne pas avoir d’attente avec ce que décidera le conseil municipal, le président du Club nautique ne constate pas une vive opposition à son projet. « Ça ne dérange pas vraiment les gens de la rue Laflèche. Il y a au moins une dizaine de personnes qui fréquentent régulièrement la marina qui viennent marcher avec leur chien, et ce sont beaucoup des gens de la rue Laflèche et ils sont 100 % d’accord avec le projet», pense pour sa part Yannick Issa.

Le conseiller du quartier de la terrasse St-Maurice, Luc Martel, savait que le projet récolterait de l’opposition.

«Les gens du quartier m’avaient contacté pour connaître les procédures(…) ça a été une très belle discussion», a indiqué à TC Media M. Martel. Ce dernier a précisé que le conseil municipal aura l’occasion d’analyser les commentaires émis au cours de cette assemblée.

« Après cela, nous allons probablement arriver avec une nouvelle proposition», a-t-il conclu.