Opitciwan veut récupérer le bois de Parent

FORESTERIE. Le chef de la communauté d’Opticiwan, Christian Awashish, trouve inconcevable qu’un acheteur éventuel de la scierie de Parent puissent bénéficier du même contrat d’approvisionnement en volume de bois.

Selon M. Awashish, la vente éventuelle de la scierie de Parent est une occasion de régler un différend par rapport à l’allocation, par le gouvernement du Québec, de volume de bois provenant d’Opticiwan sans le consentement de la communauté. Un transfert de bois, dit-il, pour lequel Opticiwan n’avait jamais donné son consentement.

« En 2012, la communauté s’était fermement opposée, par un blocus, à la réouverture de la scierie de Parent. En plus de priver notre communauté du bois issu de notre propre territoire, ce passe-droit n’a fait que préserver de manière artificielle une usine non rentable. Cette situation n’est pas logique et le gouvernement actuel doit prendre acte de nos droits dans un contexte où l’industrie forestière, plus que jamais, doit faire les bons choix », a déclaré Christian Awashish, Chef des Atikamekws d’Opitciwan.

On rapporte que la scierie d’Opitciwan traite actuellement 141 000 m3 de bois par année. Elle aurait la capacité de doubler ce volume. Le conseil d’Opticiwan réclame donc le rapatriement de volumes de bois supplémentaires «pour dynamiser son économie et créer de nouveaux emplois».

« Il nous apparaît évident que ce qui intéresse les acheteurs est le contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF) de 380 000 m3 de bois. Or, 70 % de cet approvisionnement est situé sur notre territoire ancestral, le Nitaskinan. Si Parent n’est plus en mesure d’opérer son usine de manière rentable dans les conditions actuelles et que la vente n’est qu’une couverture pour permettre l’obtention du bois, le gouvernement se doit de redistribuer les volumes aux autres usines en priorisant Opitciwan qui a suffisamment attendu son tour », a signifié le Chef Awashish.

Forest Stewardship Council (FSC)

En regard de la norme FSC, le Conseil des Atikamekws d’Opitciwan a tenu à réitérer l’importance qu’elle accorde notamment au principe numéro 3 «qui concède aux peuples autochtones la reconnaissance et le respect de leurs droits à posséder, à utiliser et à gérer leurs terres et ressources». Selon le Conseil, c’est en grande partie le non-respect de ce principe qui a conduit à la perte de la certification FSC par Résolu.

« Toutes les entreprises forestières qui exploitent les ressources présentement sur notre territoire doivent s’entendre avec nous pour rencontrer les principes de la norme FSC. Jusqu’à maintenant, nous avons été exclus des discussions entourant la gestion de notre ressource qui ont eu lieu uniquement entre le gouvernement et les entreprises. Pourtant, il est de la responsabilité de chacune des entreprises de s’entendre avec le Conseil pour établir les paramètres d’une collaboration durable qui bénéficiera à toutes les parties », a déclaré le Chef Awashish.